Nous ne voulons pas de THT du tout !
Dans la vallée de haute Durance :
un week-end de rencontres, de discussions et de lutte contre la très haute tension.
Samedi 19 septembre 2015, un après-midi de discussions et une soirée musicale ont réuni environ 200 personnes jeunes et moins jeunes.
Il y avait plusieurs infokiosques, un stand de crêpes , un atelier sérigraphiant des bandanas et des t-shirt “no tht”, un coin enfant, des barnums prêtés par le comité des fêtes de la Roche de Rame…
L’après-midi a commencé par une assemblée de vallée pendant laquelle, après un point sur l’avancée des travaux, les recours juridiques (avec Avenir Haute Durance), il a été question des modes d’actions permettant d’empêcher l’aboutissement de ce projet.
Il y a eu ensuite une discussion autour de la revue en langue italienne Nunatak pour parler du projet d’une édition en langue française.
Une grande banderole “NO THT” a été posée dans la soirée sur la falaise de Montdauphin.
La soirée a commencé autour de quelques chansons révolutionnaires et de quelques autres détournées.Elle a continué avec un repas vegan préparé par le collectif anarchiste Calucha et a terminé en musique avec Dialcaloïz du Val Susa et les Bonheurs Inutiles et leurs chansons inutiles.
Les moments de partage et d’échange de cette journée promettent de belles perspectives à cette lutte et de durs moments pour RTE.
Comme il était prévisible, la gendarmerie a tenté de mettre la pression sur ce rassemblement en mettant en place deux checkpoints (fouille de véhicule, tentative de saisie de revues, livres…), ainsi que des rondes incessantes autour du lieu.
La manifestation du dimanche appelée par les collectifs No THT et relayée par l’association Avenir Haute Durance a réuni près de 500 personnes. Des individus et des collectifs venus de toutes les Hautes Alpes, de France et d’Italie pour montre leur solidarité avec une lutte qui ne doit pas connaître de frontières, à l’image du réseau à très haute tension qui doit s’étendre sur des milliers de kilomètres.
Des prises de parole ouvertes à tous ont eu lieu sur le parvis de la gare de Montdauphin, la manifestation a bloqué la nationale sur 400m avant de partir le long de la Durance pour une marche d’au total 7 km. Nous avons organisé nous même le blocage de la nationale. Nous nous en sommes donné les moyens, la gendarmerie a décidé de nous encadrer, assurant là son rôle de maintien de l’ordre habituel.
Le cortège, composé de personnes de tous âges, avec en tête en bande de marmots, mêlant diverses banderoles, les cache-nez »no tht » et le vilain caramantran représentant RTE a traversé la vallée en exprimant sa colère et sa détermination.
La route a été de nouveau bloquée une demi-heure à hauteur de Saint Crépin, le temps de pic niquer. Une halte a eu lieu devant la société Charles Queyras TP appartenant au groupe Vinci afin d’expliquer l’implication de celui-ci dans le projet local. En plus de construire des prisons, des autoroutes et des aéroports, Vinci s’enrichit sur tous les projets dégueulasses. “Charles Queyras collabo, Vinci dégage” a alors été crié par les manifestants. Leurs entrepôts étaient évidemment protégés par les cognes.
À travers le village, la manifestation vibra d’une belle énergie en chantant des slogans comme “RTE dégage, résistances et sabotages”, “THT, vallée en danger”… Elle s’est terminée à l’aérodrome de St Crépin où les grilles du chantier de la base de RTE (héliport et bureaux) ont été joyeusement mises à terre. Un drapeau NO THT a été planté au milieu du chantier. Le caramantran a été brûlé au son d’ “Adieu pauvre carnavas”. Depuis l’avant-veille, le chantier avait été vidé de ses machines et un vigile avait été posté sur place, la police n’avait plus de matériel à protéger.
Cette manifestation fut une des plus réussies que la vallée ait connue depuis bien longtemps grâce à toutes celles et ceux qui ont apporté leur grain de sable : peinturlurages, banderoles, chahutage du chantier, affiches, chansons ont animé cette manifestation. Nous avons su montrer à l’État et à RTE que si les travaux commençaient, la lutte s’amplifiait et à nous mêmes que différents modes d’actions pouvaient cohabiter et nous rendre plus fort.
Restons déterminés à empêcher ce projet.
Sur terre ou dans les airs, on ne veut pas de THT !
La tension monte.