Compte-rendu du mardi 24 novembre

Mardi 24 novembre,13h.

Nous voici réunis à plus de cinquante personnes sur le parking des Clots à
St Clément sur Durance… une cinquantaine, déterminés à braver les
interdictions du préfet des hautes alpes, interdisant 3 mois de
contestation au mouvement NoTHT.
Après quelques discussions sur la stratégie à adopter pour bloquer le
chantier, nous prenons en gais lurons la piste nous conduisant au énième
lieu de saccage de RTE. On rejoint tout d’abord une pelleteuse entrain
d’affiner son terrassement, que l’on bloque. On se dirige ensuite un peu
plus haut vers un chantier de bûcheronnage, non sans laisser sur nos pas
des amas de troncs d’arbres sur la piste.
Miloud, le chef de chantier pour RTE, est agacé. Fabrice le RG le rejoint
en sueur et à bout de souffle…en profite pour proférer quelques menaces
à l’encontre de quelques manifestants. L’Etat d’urgence lui donne un
sentiment de puissance inégalable.
On bloque le chantier pendant plus d’une heure, des compagnons de lutte
postés plus bas sur la route nous avertissent de l’arrivée de l’huissier
(payé gracieusement par RTE pour monter des dossiers et nous coller des
procès), ainsi que de l’arrivée d’une dizaine de véhicules de la
gendarmerie. En tout, plus de 34 gendarmes sont dénombrés à différentes
pistes d’accès au chantier. On décide tous ensemble de redescendre par un
autre chemin. On arrive au hameau des clots, on sait que les flics nous
attendent en nombre sur le parking où de nombreuses personnes sont garées.
On décide collectivement de refuser tout contrôle et de faire bloc. On
marche, les flics se positionnent devant nous, nous stipulants qu’ils vont
effectués un contrôle d’identité. On leur répond qu’il n’y en aura pas
cette fois-ci. On se sert les coudes et on fait silence devant les forces
de l’ordre. Mal à l’aise, carnets à la main, ils ne savent pas quoi faire.
On s’observe quelques minutes. Tout à coup on décide de faire demi tour,
et d’aller boire un coup au chaud… car on vient d’être invité à se
réchauffer chez des voisins du village. La solidarité la plus belle qui
puisse être s’installe entre nous. C’est beau. On discute, on s’hydrate au
thé, au café, les bébés nous accompagnent en buvant des biberons de lait
chaud. Les flics se caillent dehors.
Puis vers 16h45, la plupart des bleus s’en vont, estimant qu’ils ont assez
d’informations pour réussir à remplir leur plan quinquennal de fichage. On
reprend la route, en caravane…

Dans l’ après-midi, on reçoit un coup de fil de la préfecture. Le préfet
nous accorde, à Avenir Haute Durance et aux collectifs NoTHT une rencontre
ce mercredi avec pour unique condition qu’il n’y ait aucune manifestation
à Gap mercredi…ca tombe bien, y’en avait pas. Le compromis n’est pas dur
à accepter.
La stratégie fanfaronnante de jeudi dernier sifflant la fin de la
récréation, ne semble plus d’actualité pour monsieur le préfet.
Un communiqué de presse dans les médias locaux et une action de blocage le
même jour, ça pose le rapport de force!
De plus, la nouvelle nous arrive que le tribunal administratif de
Marseille a bloqué le chantier de l’aérodrome de St Crépin (base
logistique de RTE pour la THT). Ca nous met le sourire. Sans cette base
terminée, pas d’hélicos pour transporter les pylônes. Ca va être long,
très long pour RTE d’achever ces lignes THT…
Et si cela devenait un nouveau bourbier pour l’Etat, comme Notre dame des
landes…
Multiplions les fronts en cette vieille démocratie nauséabonde… prise en
otage par une poignée d’énarques, de banquiers et de vendeurs d’armes.
Le temps des vaches grasses est terminé!

Seule la lutte paie! Nouvelles actions à venir! La résistance continue!