Sur la lutte contre la THT (MAT) en Catalogne

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Le texte qui suit est l’extrait d’une conversation publiée dans la revue Aversión, n°10, ici traduite de l’espagnol. Ce texte revient sur plusieurs expériences personnelles distinctes vis-à-vis de l’opposition à la construction de la ligne MAT et, de fait, expose une vision partiale des choses. Des documents ont été ajoutés pour la présente édition.
Les sigles MAT et THT recouvrent exactement la même chose, à savoir les lignes à Très Haute Tension. MAT est le sigle en langue espagnole et catalane, THT en français. Les différences s’arrêtent là. On ne trouve pas ici de réflexion spécifique sur la THT en tant que telle, mais un retour sur la lutte contre son implantation , et sur comment elle s’est développée.
Pour un apport théorique spécifique, vous pouvez vous référer aux textes existants sur la production énergétique et l’importance de l’énergie dans le maintien du capitalisme en tant que système interconnecté, sur les mouvements antinucléaires1 et anti-industriels qui nous amènent vers des critiques anti-autoritaires en paroles et en actes.
Il n’y a pas de monde libre possible avec le nucléaire, qui garantit au capitalisme une production énergétique croissante et concentrée, tout en octroyant à l’État une autorité qui se voudrait indéfectible pour la gestion des nuisances et menaces qu’il impose à toutes et tous.
L’ économie capitaliste doit, pour se survivre à elle-même, sans cesse accélérer et augmenter les flux. D’où les travaux pour les structures de transports rapides , le transport d’électricité et le culte de l’instantanéité.
C’est pourquoi, s’en prendre aux lignes à Très Haute Tension, c’est s’attaquer à ce qui nous nuit directement, mais c’ est aussi s’attaquer aux rouages de l’économie. En effet, le pouvoir du capitalisme et de l’État sont aussi dans leurs infrastructures.
Pour reprendre nos vies en mains.

compilation de textes NO THT

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RTE, tu m’auras pas!

à propos de la lutte en cours contre la Très Haute Tension (THT), le nucléaire et son monde en Haute-Durance

Depuis quelques années des collectifs, l’association Avenir Haute Durance et des individus s’expriment, s’organisent contre les projets de lignes à Très Haute Tension dans la vallée entre Gap et Briançon. Réseau de Transport Électricité (RTE) prend le prétexte d’une rénovation du réseau pour largement augmenter sa capacité.
Deux lignes THT aériennes (225000V) seraient donc créées : une première entre le poste de transformation de Pont Sarrazin et un poste en construction dans la zone de Pralong à Embrun et une seconde entre le poste du barrage de Serre-Ponçon et le poste de l’Argentière-la-Bessée. L’ancienne ligne à 125000V disparaitrait et celles à 63000V sont en cours d’enfouissement partielle. Une ligne à 63000V va aussi être créée entre L’argentière et Briançon en bonne partie aérienne.
Ce que l’on peut retenir de ces projets, c’est que RTE cherche à densifier et à augmenter la capacité de sa toile en créant des connexions nationales et internationales. Ceci en vue de faciliter les échanges et la spéculation sur le marché européen de l’énergie. Un autre projet de lignes THT est prévu en Maurienne pour une nouvelle interconnexion avec l’Italie. Les projets touchant la Haute Durance pourront eux aussi être reliés à cette interconnexion ou alors directement à l’Italie par Montgenèvre, même si RTE s’en défend.
Ces interconnexions permettent d’améliorer les échanges entre les pays qui se vendent mutuellement de l’électricité sur un marché très spéculatif. Ce que l’on voit à l’échelle européenne, c’est la volonté de construire un grand marché unique de l’électricité. La France qui grâce à ses centrales nucléaires peut produire une énergie massive et constante exporte plus qu’elle n’importe, mais à besoin d’électricité durant les pics de consommations, en particulier dans des régions déficitaires en production comme les Alpes où la consommation augmente monstrueusement pendant la saison des sports d’hiver. Ce pic correspond à l’augmentation massive de la population et à la consommation des stations de skis (remonte pente, pompage pour la neige artificielle, etc..). De plus, Rte table sur une forte augmentation de la consommation dans la vallée de la Haute Durance. Cette estimation permettrait d’avoir une marge suffisante pour développer de nouveaux projets touristiques dans la vallée (plus de canons à neige, de nouveaux complexes touristiques sur Vars-Risoul, etc..). La question est de savoir, si le tourisme est vraiment bénéfique pour la vallée et ses habitants ou si cela est nocif? Le tourisme nous rend complètement dépendant du bon état de l’économie capitaliste. Peut-être est-il temps de développer une autonomie, de reprendre nos vies en main.
Lorsque l’on regarde la carte nationale du réseau de RTE, on remarque qu’il manque des grosses capacité de transports d’électricité de ce côté-ci des Écrins. Les projets de la Haute Durance et de la Maurienne permettront donc de boucler tout ça en reliant notamment les centrales nucléaires du Rhône comme Marcoule à l’Italie par la vallée de Suse, mais aussi de relier la PACA aux Alpes, en pensant notamment à la centrale à bois de Gardanne ou au projet nucléaire ITER à Cadarache.
De la présentation du projet à la Déclaration d’Utilité Publique, la plupart des collectifs et l’association Avenir Haute Durance revendiquaient l’enfouissement des lignes THT. Aujourd’hui le discours a en partie changé, alors que le projet de construction de lignes aériennes commence. On peut d’ailleurs s’interroger sur l’enfouissement de ces lignes. Comme on a pu le lire récemment , à propos de la nouvelle interconnexion à Très Haute Tension entre la France et l’Espagne, Valls rend hommage aux militants anti-THT qui ont permi que le projet soit enfoui? Victoire ou défaite? Lorsque l’on sait que du côté espagnol les lignes sont aériennes et que partout les luttes contres les projets capitalistes sont sévèrement réprimés par l’état. De plus, en aérien ou en souterrain, la question de la production et de la consommation d’électricité, en grande partie nucléaire, n’est pas posée.
L’autre question que pose les lignes THT enterrées comme aériennes est autour de la production de l’électricité et du modèle de société qui en découle. C’est par les infrastructures que le capitalisme et l’état étendent le contrôle sur nos vies, sur les rivières, les vallées, les fôrets. Toute chose doit être valorisée, tout est une marchandise.

Depuis décembre dernier, un collectif s’est formé autour de l’idée d’une manifestation contre les projets de lignes THT en Haute Durance, tout en les liant à la production d’électricité en général et au nucléaire en particulier. Ce dernier représente plus des deux-tiers de la production d’électricité en France. Cette manifestation a réuni 300 personnes et été suivi d’une assemblée. De cette assemblée est sortie des rencontres qui ont permis de relancer des collectifs locaux (Embrunais, pays des écrins, Guillestrois).
Depuis, des soirées ont été organisées avec des projections de films présentant d’autres luttes ( Remballe ton elek contre la THT et le nucléaire dans le Cotentin-maine, contre la THT en Catalogne, Poubelle la vie contre la poubelle nucléaire de Bure), une assemblée et un concert. L’objectif de ces soirées est d’avoir un moment de discussions et de rencontres dans la vallée, afin de pouvoir commencer à s’organiser, à se coordonner autour d’une assemblée horizontale contre les projets RTE, le nucléaire mais aussi contre le monde qui va avec.
Cette expression qui est reprise ces dernières années dans de nombreuses luttes, signifie qu’il y a une critique du monde qui produit et est produit par le projet, par l’infrastructure en question; que le problème ce n’est pas seulement la THT mais bien le monde qui découle des idéologies du progrès, de la marchandise et du contrôle.

Les assemblées de vallées pouvaient paraître parfois pas assez préparées, car on a souvent l’habitude des «réunions publiques». L’objectif de ces assemblées n’étaient pas seulement d’informer mais surtout de se retrouver, de discuter pour pouvoir s’organiser. L’assemblée horizontale, l’assemblée de coordination est un outil qui peut permettre de s’organiser de manière non-hiérarchique et directe, sans représentant afin de critiquer en paroles et en actes ce qui nous détruit, comme pour inventer des solidarités, des échanges hors du système marchand et étatique.
Beaucoup de propositions, de points de vues très différents, parfois divergents ont été exprimés lors de ces assemblées : être solidaire des personnes qui refusent les propositions de RTE, marcher le long du trajet, soutenir les initiatives locales de production d’électricité renouvelables, proposer une manifestation, appeler à une grève, bloquer les travaux… Reste maintenant à ce que ces idées continuent d’être mises en pratique, ce n’est qu’un début.
Autour de cette assemblée de vallée et des différents collectifs, différents outils ont été créés : des listes mails, un blog, un collectif imprimerie. Des liens se tissent de Briançon à Gap et au-delà. Des textes sont publiés, des livres, des brochures diffusés. Beaucoup portent l’adresse notht05@riseup.net comme une signature. Mais est-ce vraiment une signature? Cette adresse est un outil utilisé par différents individus, collectifs. Elle n’est pas l’expression d’une unité mais plutôt d’une multiplicité. L’expression “NO THT” se veut comme un clin d’œil à la lutte contre la Ligne à Grande Vitesse entre la France et l’Italie : le mouvement “NO TAV”. Le “No THT” doit appartenir à tous ou plutôt à personne. C’est l’expression de ceux et celles qui sont en lutte contre la THT et son monde, celles et ceux qui pensent que lutter permet d’en finir avec la résignation afin de se réappropriez sa vie.

Un-e de celleux contre la THT et bien plus!

 

THT Baixas-Bescano : sous la ligne, il y a des hommes

THT Baixas-Bescano : sous la ligne, il y a des hommes

20 MAI 2015 | PAR FELIP CAZAL

DOSSIER COMPLET SUR https://blogs.mediapart.fr/blog/felip-cazal/200515/tht-baixas-bescano-sous-la-ligne-il-y-des-hommes

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La ligne à très haute tension (400 000 Volts) de Baixas (Pyrénées-Orientales) à Bescanó (province de Gérone) a été officiellement inaugurée le 20 février 2015. Pendant quinze ans, des citoyens se sont élevés au Sud comme au Nord des Pyrénées contre ce projet. Ils défendaient les paysages, l’environnement, la santé des populations mais ils affirmaient aussi un choix de société : à une politique énergétique mue, selon eux, par le mercantilisme, ils ont opposé une vision durable et l’intérêt des usagers.

Ce dossier a été réalisé par Michel Maners et Philippe Cazal.

Le projet de ligne très haute tension (THT) Baixas-Bescanó (1) est apparu en 2001, lors d’un accord franco-espagnol. L’Union européenne a fixé en 2002 un objectif d’interconnexion entre les pays membres de 10 % des réseaux d’ici 2020 et parle de 15 % en 2030. Les gouvernements français et espagnol se sont concertés, à de nombreuses occasions, pour aborder la manière de réaliser cette politique, en ce qui concerne les échanges entre les deux pays.

Baixas

Baixas

La traversée des Pyrénées par l’électricité n’est pas nouvelle, avec à ce jour 41 connexions transfrontalières, mais il s’agissait pendant longtemps uniquement de lignes haute tension. Avant le projet qui vient d’être inauguré, seules deux lignes très haute tension existaient : la plus ancienne par le Col d’Ares (Prats-de-Molló, Pyrénées-Orientales), qui va de La Gaudière (près de Lézignan-Corbières, Aude) à Vic (province de Barcelone) en passant par Baixas (près de Rivesaltes) ; la deuxième par la côte basque, entre Cantegrit (Bayonne) et Hernani (province de San Sebastián), passée en THT en 1971.

Depuis longtemps RTE et REE (2) cherchent des sites pour renforcer l’interconnexion et les projets se sont souvent heurtés à l’opposition des populations concernées. En 1984, un projet par le Pays Basque a vite été abandonné. En 1996, le projet Cazaril-Aragon, par la Vallée du Louron (Hautes-Pyrénées), est abandonné alors que les travaux ont déjà commencé côté espagnol. A la même époque un tracé par le Couserans (Ariège/Haute-Garonne) fait long feu.

15 ans de lutte sans relâche

Le projet de ligne THT par les Albères était, paraît-il, dans les cartons de RTE (et de REE ?) depuis les années 1980. Quand il apparaît au grand jour en 2001, il soulève tout de suite une forte opposition : le collectif « Non à la THT » se constitue en Catalogne Nord, regroupant des associations et des individus ; le collectif « No a la MAT » se constituera un peu plus tard en Catalogne Sud.

Au fil des luttes les deux collectifs se coordonnent plus ou moins. En France, les élus se regroupent au sein du Sydeco THT 66 (Syndicat de défense des communes contre la THT). Des manifestations sont organisées, avec succès : 10 000 personnes le 31 mai 2003 à Perpignan, 1 500 le 19 octobre à Gérone, 6 000 le 31 janvier 2004 à Perpignan, 4 000 à Céret en septembre 2004, 5 000 au Perthus début 2005, 15 000 à Perpignan le 1er mars 2008, 12 000 à Gérone le 30 mars 2008.

En France, conformément à la loi sur les grands projets, un « Débat Public » a lieu de mars à juillet 2003 sur le projet de ligne en aérien. Il met en évidence la forte opposition de la population et des élus. Même si les conclusions d’un Débat Public n’ont qu’un caractère consultatif, la pression de l’opinion publique et des élus est assez forte pour que le gouvernement français demande fin 2003 à RTE de retirer le projet initial.

A ce moment-là, RTE étudie la possibilité de doubler la ligne existante de 400 KV (3) entre La Gaudière et Vic (par le Col d’Ares), mais évoque aussi une bifurcation de cette ligne en Vallespir, entre Corsavy et Montferrer vers le Mont Capell (commune de Saint-Laurent-de-Cerdans) puis côté espagnol vers Maçanet de Cabrenys, Darnius et Figueres. Une façon d’essayer de contourner l’opposition au tracé par le Perthus.

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Mais l’opposition ne faiblit pas. Le 12 août 2004, 14 maires du Vallespir signent le « Serment de Montferrer », par lequel ils s’engagent à refuser toute discussion séparée avec RTE (comme l’avaient fait, à travers le Sydeco, les maires de la plaine). Comme on l’a vu, les manifestations continuent. A cette époque, RTE dit qu’enterrer la THT est « techniquement impossible et trop coûteux ». Et une étude d’une ligne sous-marine estime que celle-ci coûterait 150 fois plus cher que l’aérien.
De Montferrer devait partir la bifurcation de la ligne Baixas-Vic vers le Mont Capell.
Le déblocage de la situation s’annonce avec la nomination en septembre 2007, comme coordonnateur du projet, de Mario Monti, ancien commissaire européen au Marché intérieur puis à la Concurrence. Monti préconise d’enterrer la ligne. Il est probable que la participation financière de l’Union européenne ait alors été avancée pour convaincre les gouvernements français et espagnols.

En janvier 2008, Nicolas Sarkozy et José Luis Rodríguez Zapatero, lors d’un sommet franco-espagnol, annoncent leur volonté de réaliser le projet. En février, Jean-Louis Borloo, ministre français de l’Écologie (4), dit que l’enfouissement de la ligne est à l’étude. En juin, c’est Mario Monti qui annonce la décision de l’enfouissement entre Baixas et Santa Llogaïa. A partir de là, côté français, une concertation (5) avec RTE se déroulera, en 2009 et 2010 (un nouveau Débat Public n’ayant pas été jugé opportun). A travers un travail en commission, élus et représentants des associations pourront poser un certain nombre de questions, en particulier sur les conséquences de la ligne sur la santé et sur l’environnement.

 

La station de conversion de Baixas, point de départ de la nouvelle ligne THT.

La station de conversion de Baixas, point de départ de la nouvelle ligne THT.

Pas question, par contre, de discuter du tracé en plaine, non négociable. Mais le débat a réellement eu lieu sur le tracé à travers les Albères : à la demande de la société civile, la version de tranchée sur pistes forestières a été abandonnée et le choix s’est porté sur un passage en tunnel.

En Catalogne Sud, le combat continue pour que la ligne soit enterrée jusqu’à Bescanó. Mais le gouvernement espagnol et la Généralité (6) ne veulent rien entendre. Les opposants se battent aussi pour que le tracé respecte des distances de sécurité par rapport aux maisons, ce qui ne sera pas toujours le cas, loin de là.

Les travaux ont démarré en 2012. Aujourd’hui, la ligne va rentrer en service. Nous donnons la parole, ci-après, à quelques uns de ceux qui, au Sud et au Nord, se sont battus contre ce projet.

1) THT (très haute tension) ou MAT (molt alta tensió).

2) RTE (Réseau de Transport d’Électricité) en France, REE (Red Eléctrica de España) en Espagne, sont les entreprises qui détiennent le monopole du transport d’électricité.

3) 400 KV (Kilo Volts) = 400 000 Volts.

4) Plus précisément, ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement et de l’Aménagement durables.

5) Sur la concertation, voir le dossier du Débat Public : http://www.debatpublic.fr/node/1196

6) Le gouvernement autonome catalan.

 

DOSSIER COMPLET SUR https://blogs.mediapart.fr/blog/felip-cazal/200515/tht-baixas-bescano-sous-la-ligne-il-y-des-hommes

Projection de « Remballe ton Elek » à Briançon

VENDREDI 27 MARS De 20h à 22h30

Projection et débat autour du documentaire « remballe ton elek » : sur la lutte contre le nucléaire et la THT Cotentin-Maine.
Un point sera fait sur la lutte contre le projet de lignes à Très Haute Tensionn Haute Durance

En partenarait avec le CNT-AIT de Gap, prix libre

C’est où?
à La Muse Gueule 4 rue du pont d’asfeld 05100 Briançon
Tél: 04 92 20 93 90
http://lamusegueule.eklablog.com/

Plus d’infos sur le site de l’assemblée anti-tht et antinucléaire de Montabot antitht.noblogs.org

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Tourisme 2.0

Pourquoi nous ne voulons pas de la THT ? Le tourisme et son monde :

La vallée de la Durance tire son nom de sa rivière autrefois capricieuse
qui traverse une grosse partie de la région PACA (Provence-Alpes-Côte
d’Azur) du nord au sud.
Cette vallée est une voie de communication importante et ancienne, du col
du Montgenèvre marquant la frontière avec l’Italie jusqu’à son débouché
dans le Rhône en dessous d’Avignon.
Porte ouverte vers le sud, le climat sec aux accents méditerranéens domine
largement la haute-vallée (de Tallard à Briançon) entourée de montagnes
élevées.

C’est dans ce contexte géographique des Hautes-Alpes que depuis le début
du Xxème siècle l’aménagement du cours d’eau puis des massifs avoisinant
s’est opéré.
Besoin de la maîtrise de l’eau afin de réaliser de l’électricité pour les
usines comme celle de l’Argentière-la-Bessée en 1909 (usine Pechiney qui
fermera ses portes en 1987). Développement par ailleurs du tourisme
climatique et de montagne au fur et à mesure du siècle comme le rappel ce
concours de ski organisé à Montgenèvre en 1907.
L’économie de la vallée s’oriente alors principalement vers le tourisme
dès lors que les industries déclinent.

Les Hautes-Alpes comptent 142 000 habitants et possèdent une capacité
d’accueil de 387 000 lits¹.
C’est dire si le département est orienté vers le secteur des loisirs qui
peut représenter jusqu’à 75% de l’activité dans le Queyras ou 50% dans le
briançonnais. Le PIB du département le doit à 80% au tourisme.

Le projet de la THT (ligne électrique à très haute tension) est lié
officiellement à cette économie touristique.
Nécessité de renouveler un réseau électrique vieillissant d’une part et
prévision de la hausse de la consommation énergétique sur le département
d’autre part.
Si un pylône en cache forcément un autre, c’est aussi que le débat sur la
THT vise trop souvent à camoufler certaines réalités économiques et
d’aménagements du territoire.
En 2007, 9100 personnes dépendaient directement du tourisme sur le
département.
C’est un fait, le tourisme est essentiel ici, en parler reste important
mais émettre des critiques et des réserves sur son développement semble
défendu. Il existe malgré tout de bonnes raisons d’apporter des éléments
pour alimenter un débat sur ce sujet.

L’activité touristique est sans cesse remise en question par les acteurs
du marché, éternels insatisfaits des scores pas assez importants en
matière de chiffres d’affaires, d’hébergements, de qualités, de
transports, quand il n’est pas question de s’en prendre à la météo.
Le conseil général des Hautes-Alpes a tenu le 5 juin 2014 des assises du
tourisme. A la suite d’un bilan apparemment en « état d’urgence », il
fallut redéfinir des priorités : moins de concurrence interne au
département, mieux partager les efforts, accroître la fréquentation,
augmenter les retombées économiques et améliorer la rentabilité.

Qu’est-ce que cela signifie au juste ?
Le tourisme sous toutes ses formes nécessite l’installation
d’infrastructures capables de supporter le flux engendré par son propre
développement. (routes, réseaux ferroviaires, construction de logements,
acheminement de l’électricité…).
Le conseil général est attiré par les chiffres exorbitants des Pays de
Savoies (sorte de label et entité territoriale regroupant les départements
de la Savoie et Haute-Savoie) et veut rivaliser à l’endroit où la «
puissance d’enchantement de l’industrie touristique repose sur sa capacité
à faire oublier son caractère précisément industriel ²».

L’acceptation de la THT s’inscrit dans cette démarche. Accepter celle-ci
c’est aussi approuver des projets tout aussi nuisibles sur les territoires
et de faire passer la pilule pour des projets futurs ( projet de tunnel
vers l’Italie par exemple) en se disant que de toute manière vu que
l’infrastructure existe déjà , pourquoi ne pas en accepter une de plus.

Comme un bras levé sur un tableau Excel, le scénario de croissance de la
ligne THT passe de 180MW en 2008 à une prévision de 300MW sur un scénario
haut en 2020. Dans ce mauvais film en perspective le scénario des acteurs
du tourisme voudrait s’aligner sur ces courbes enchantées.
Développement industriel du tourisme et THT sont à mettre dans le même sac.

C’est dans ces perspectives de développement que les mentalités se forgent
aussi.
Lignes électriques pour renforcer le réseau en cas de pic de consommation,
comme les stations de ski en raffolent lors de la création de neige
artificielle. Un article de « avant » dans Charlie Hebdo consacré à ce
tourisme et à sa fin, nous rappelent ces chiffres ahurissant, 25 000kwh
pour un hectare de piste par an sans compter la consommation astronomique
d’eau. Il s’agit bien de cela, un avenir hors-sol où la technologie et les
réseaux à flux tendus pérennisent des pratiques qui n’ont jamais été
remises en question.
Un article plus récent dans Courrier International, intitulé les Alpes
vues par la presse étrangère semble aller dans le même sens. Le
journaliste suisse, connaissant particulièrement l’impact des stations de
sports d’hiver dans son pays, parle de « fuite en avant des stations et
d’usines à ski suréquipées » en ce qui concerne la France (Rhône-Alpes en
l’occurrence).
Avec ses 7 milliards d’euros annuels, les sports d’hiver représentent pas
loin de 18% de l’économie touristique nationale.
Les Hautes-Alpes ne sont donc pas épargnées par ses nouveaux
investissements comme en témoigne l’ouverture récente du centre
balnéo-ludique « Durancia » à Montgenèvre, 3600m2 pour des bassins
chauffés au gaz et bar lounge au caractère feutré des palaces parisiens du
XIXème (présentation sur le site officiel).
Les promoteurs de ces artifices maintiennent la consommation au plus haut
degré, afin que, lors d’une nouvelle saison touristes comme travailleurs
de ce secteur puissent faire perdurer cette féérie du marchandising
(nouvel équipement pour ne pas avoir l’air ringard, essayer une nouvelle
discipline pour se démarquer des collègues de bureau…) et du confort
absolu.
Le tourisme c’est donc aussi la mentalité que vont adopter les locaux pour
accueillir au mieux les vacanciers et surtout ne pas s’opposer à des
critiques de ce système.4 Sachant qu’eux aussi sont désormais des
touristes à d’autres moments.
Chaque discipline sportive comporte ses codes comme chaque station sait
fidéliser une clientèle (familles, budgets aisés, riders…). Les stations
créent alors leur marque et leurs idoles qui sont érigées en fierté locale
(Serre-Chevalier, la station de Luc Alphand).
Préparer la saison, rentrer son argent pour enfin profiter avec le départ
des touristes, et espérer être touriste à son tour, comme un petit rentier
est fier de son pactole.
Alors on pourra dépenser son argent dans d’autres montagnes en découvrant
que la vie est chère et en rétorquant que 48,50 euros par jour et par
personne c’est la limite acceptable (il s’agit du prix que dépense en
moyenne une personne dans les Hautes-Alpes et qui reste le plus bas de la
région PACA).

Le problème est donc ici et ailleurs, comme le nucléaire. La montagne est
un lieu de misère au XIXème jusqu’au fort développement du tourisme
hivernal de l’après-guerre, si bien qu’on la quitte pour s’installer
ailleurs afin de bénéficier de conditions de vie plus favorables. Des
décennies plus tard, les montagnes à skis sont devenus des zones au cadre
de vie privilégié. Sur la route de l’office du tourisme, des centaines de
logements vides la majorité de l’année, équipés du dernier confort à la
mode. Le décor paraît même devenu trop banal pour être décrit. Les
anciennes lignes électriques sont démontées ou rénovées, certaines sont
construites en aériennes ou souterraines. Tout sera en marche pour les
prochaines vacances, il ne faut surtout pas changer de modèle
Le saisonnier se transforme en travailleur du BTP à l’inter-saison, les
travaux peuvent reprendre.5
Les touristes reviennent avec les saisons, les travailleurs s’appliquent à
rendre la carte postale plus belle que la saison précédente et le tour est
joué, ou presque.
Consommation des territoires dans ce qu’ils ont de plus récréatifs et
consommation des individus dans ce qu’ils ont de plus fragiles.

Nombreux sont ceux qui réfléchissent les territoires différemment que
comme un parc d’attractions directement branché sur une centrale nucléaire
(ou centrale biomasse dans ce cas précis).
Pas évident de descendre dans la rue, de se mettre en mouvement quand le
bulletin météo prévoit un soleil d’azur après une forte chute de neige.
Et pourtant, c’est bien ce qui se trame dans la vallée.
Alors si certains s’exclament que personne ne connaît les Hautes-Alpes, ce
n’est peut-être pas par ce tourisme-là que le département gagne à être
connu, mais plutôt par le courage de ses habitants dans les luttes à mener
contre celui-ci et ses infrastructures allant de pairs.

Non, aucun tapis rouge ne sera déployé ni pour la THT ni pour le Tour de
France !
Cette économie touristique reposant essentiellement sur la société
salariale avec ses 5 semaines de congé par an est à rejeter.
Quand 65% des français ne partent jamais en vacances l’hiver³, il existe
des raisons de ne pas se plier aux lois du marché touristique.
Les territoires sont trop perçus comme des vitrines dans lesquelles chacun
devrait participer activement sans s’attarder sur l’envers de ce tableau
idyllique : dégradations écologiques, conditions déplorables du travail
saisonnier, pas de possibilité décisionnelle pour les habitants, fortes
disparités économiques au sein d’une même vallée, acceptation de la
technologie de contrôle et gadgetisation des pratiques (des puces RFID
dans les forfaits de skis à l’e-tourisme).
Bref, le marketing peaufine les contours d’une économie touristique
largement ancrée dans le système capitaliste mondialisé. Les territoires
n’ont plus qu’à revendre une image de ce qu’ils sont déjà : des zones
fragilisées par l’idéologie de la croissance et du sport spectacle.

notes :
1: site des assises du tourisme 05 en 2014

2: Rodolphe Christin : L’usure du monde, critique de la déraison
touristique éd : l’échappée

3: chiffre de l’INSEE (40% des cadres partent une fois sur deux l’hiver
contre 9% des ouvriers, 8% des français partent au ski) la différence
entre classes sociales est bien marquées, insistons sur le fait que les
médias évoquent les départs annuels au ski comme une pratique
majoritairement répandue au sein de la société française.

4 : Civilisations : Spatialités et territorialités du tourisme
Dialectique du flux et de l’ancrage dans les Alpes.
Toutefois, l’enjeu apparaît particulièrement important dans les régions
touristiques des Alpes dans la mesure où la culture touristique et les
processus sociaux d’auto-identification valorisent depuis longtemps les
idées de cohésion sociale et de singularité locale nées d’un rapport
particulier avec l’environnement, quitte à ce que ces représentations
prennent à l’occasion la forme de stéréotypes. Pour ces raisons, les
sociétés rurales alpines attachent une importance particulière à
l’expression de leur singularité quand elles ont conscience que cette
dernière constitue une ressource symbolique nécessaire à leur identité
collective et une ressource économique, nécessaire au développement
touristique.

5 : Avec un chiffre d’affaires total de près de 3,8 milliards d’euros pour
l’ensemble des entreprises des Hautes-Alpes, l’activité économique a
affiché une grande stabilité en 2014 (+ 0,1%), selon le tableau de bord
que vient de publier la direction départementales des Finances Publiques.

Vers la mort des touristes (hourrah!)

Repris du blog http://fabrice-nicolino.com/
Ce papier a été publié le 31 décembre 2014 par Charlie Hebdo, sous un autre titre.

Les paysages rêvés de RTE...

Les paysages rêvés de RTE…

 

Vive le dérèglement climatique ! Si tout continue dans la bonne direction, le tourisme de masse vit ses dernières saisons. Il y a de moins en moins de neige en montagne, et les plages de l’été disparaissent à vive allure. Il était temps, on n’en pouvait plus.

Manions le scalpel sans trembler : Charlie, c’est l’Anti-France. On ne se contente pas ici de rester au lit quand tressaute la musique militaire, on crache sur le monument aux morts, plutôt deux fois qu’une. Le tourisme de masse, voilà l’ennemi ! Et c’est donc avec un infini plaisir qu’on vous annonce, en ces jours de fête, le désastre des stations de skis. Pourquoi ? Parce que la neige n’est pas au rendez-vous, lecteur ballot ! Les stations de ski pleurent leur neige d’antan et additionnent les annulations.

Pour bien comprendre l’ampleur du drame, ami de la nature, se rapporter à l’histoire, qui donne au passage l’occasion de dégueuler la dinde de Noël farcie aux antibiotiques. Que dire ? Parmi les premières stations, Megève, née dans les années 20 du siècle passé des envies pressantes de la famille Rothschild à la neige. Le vrai boom date des années soixante – les horribles Trente Glorieuses -, quand les premiers technocrates gaullistes conçoivent sur leurs tables à dessin à la fois les villes nouvelles et les domaines skiables associés à des parkings et des dortoirs.

On urbanise alors à coup de « stations intégrées » où les Dugenou peuvent soigner rhumes et gerçures dans la boîte de nuit dégoulinante où la coke remplace lentement et gentiment le martini-gin. On nie au passage la montagne et la dureté de ses pentes en inventant remontées mécaniques, télécabines et téléskis. Les Jeux Olympiques de 1968 à Grenoble, dont on ne dira jamais assez la merde qu’ils ont semée, achèvent le mouvement.

C’est l’effroi. La montagne devient un lieu aussi artificiel que Marne-la-Vallée ou l’autoroute A-4 au pont de Nogent (banlieue parisienne). Et puis vient le dérèglement climatique, auquel auront tant contribué les générations de connards qui ont fait la fortune des stations, rebat toutes les cartes. On ne discutera pas ici de sa responsabilité exacte, mais il y a pour le moins superposition entre la crise en cours du climat et la raréfaction des neiges dans les hauteurs de France. Tous les glaciers des Alpes reculent à une vitesse confondante et la célébrissime Mer des Glaces a perdu depuis 1830 2,5 kilomètres de longueur. Et continue à fondre de 4 à 6 mètres en profondeur chaque année qui passe. Depuis 1958, la température moyenne, dans les Alpes, a baissé selon les coins, entre 1 et 3 degrés.

Voilà la bonne nouvelle : y a plus de neige, les tarés. Il y a quelques jours encore – Charlie n’étant pas monsieur Météo, les choses ont pu changer -, plus de 150 stations sur 200 n’avaient pas pu ouvrir leurs portes maudites. Il fallait monter au-dessus de 2 000 mères pour pouvoir étrenner ses skis Salomon à 800 euros. Cocorico ! Comme il n’est pas question de perdre tout le fric investi dans le carton-pâte et les colifichets, il ne reste plus aux stations les plus friquées qu’une solution : les canons à neige. Val d’Isère, par exemple, vient d’investir deux millions d’euros dans ces vaillants phallus. Val d’Isère, 1600 habitants, mais 15 000 lits l’hiver et 7 supermarchés.

Dans les Alpes du Sud, selon le site en ligne Dici.fr, 1500 canons sont déployés dans le cadre explicite d’une « guerre de la neige » pour « sauver le début de saison et toute l’économie des Alpes du Sud ». Défense de se moquer des indigents. À Risoul (Hautes-Alpes), même tableau. Le maire du village Max Brémond, également patron de la station déclare avec fierté : « Nous avons investi des millions d’euros dans [la] neige de culture ».

De culture ? Les communicants du tourisme ont inventé une expression nouvelle, euphémique en diable, de manière à pouvoir cracher du dépliant publicitaire sans risquer de déplaire au petit-bourgeois en goguette. Ne jamais plus dire « neige artificielle », qui sent son gros canon à eau, mais « neige de culture », qui évoquera, selon, le champ de blés aux corbeaux de Van Gogh ou le dernier film de Jim Jarmusch. Et d’ailleurs, puisqu’on en est au vocabulaire autorisé, éviter de dire canon, qui rappelle fâcheusement la tuerie, mais enneigeur. Enneigeur pour enfumeur.

Reste la technique pour « cultiver » les beaux cristaux des cimes. La station de Flaine, en Haute-Savoie, a été la première à s’équiper de canons à neige en 1973, et depuis cette date, des milliers, des dizaines de milliers ont été installés. Pourquoi ? Parce que les petits mecs qui ont craché pour financer les stations exigent au moins 5 % de rendement par an. Comme le nombre de skieurs stagne, il faut absolument augmenter le nombre de jours skiables. La neige est de l’or et le canon est son prophète.

Sauf qu’il faut, avant de lancer de gros ventilateurs qui vont vomir la neige dans les tuyaux, trouver de l’eau. Compter en moyenne, d’après les chiffres de l’association Mountain Wilderness, 4 000 m3 de flotte par hectare de piste, lors que le maïs, pourtant soiffard, n’en utilise que 1 700. Dans l’arc alpin, 95 millions de m3 d’eau seraient détournés chaque année pour la neige, soit la consommation d’environ 1,5 million d’habitants. Au détriment des cours d’eau, des pluies et même du réseau d’eau potable.

Ne parlons pas, car Charlie compte des lecteurs sur les pistes, des adjuvants chimiques ajoutés souvent à l’eau pour faciliter la cristallisation, ni de la note énergétique délirante – 25 000 kWh par hectare de piste par an -, ni du bruit assourdissant des installations. Seule consolation : tout va s’effondrer. Quand ? Bientôt. Quand ? Jamais assez tôt.

Ni souterrain, ni aérien, pourquoi nous sommes contre la THT

Texte reçu par mail:

NI souterrain, ni aérien, pourquoi nous sommes contre la THT :
Grand projets inutiles et imposés, un autre modèle de développement est possible !

http://rue89.nouvelobs.com/2013/07/01/carte-100-grands-projets-juges-inutiles-imposes-243786

Un peu partout en France (comme ailleurs), des collectifs de citoyens venus d’horizons différents s’organisent pour faire obstacle à une politique de développement d’un autre temps, incompatible avec les problèmes environnementaux, le réchauffement climatique, et les préoccupations des citoyens.
Sans aucune transparence, et dans un déni flagrant de démocratie, ces différents projets, sous couvert de pseudos consultations publiques sont la plupart de temps ficelés d’avance, et l’autorisation de commencer les travaux signés malgré l’avis défavorable des experts et des associations environnementales !

Ainsi en est-il de ce nouveau G-P-I-I ( Grand-projet-inutile-imposé ), dont la déclaration d’utilité publique ( D-U-P ) à été signé le 6 octobre dernier par la ministre de l’environnement et va à l’encontre du projet de loi sur la transition énergétique adopté en première lecture le 14 octobre 2014 qui prévoit de réduire la part du nucléaire à 50 % ( contre 75 % actuellement ) à l’horizon 2025 et d’augmenter celle des énergies renouvelables de 3 % à 23 % d’ici 2020 et à 32 % d’ici 2030 !

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/0-_Projet_de_loi_relatif_a_la_transition_energetique_pour_la_croissance_verte.pdf

Pour réaliser son projet, R-T-E n’hésite pas à trafiquer les chiffres et à mentir aux hauts alpins, ainsi selon l’I-N-S-E-E la croissance de la population serait pour la période de 2009 à 2020 de 0,65 % et non de 1 %, ce qui correspond à une augmentation de 13 MW et non de 20 comme comme l’annonce le bureau d’étude Ginger mandaté par R-T-E
L’augmentation de la consommation électrique prévue serait nous dit t’ont de l’ordre de 94,4 % passant de 180MW en 2008 à 250MW en 2020 et 350MW en 2050, augmentation qui ne peut se justifier par la croissance de la population comme nous l’avons vu plus haut ni par l’aménagement et l ‘ l’extension des stations de ski qui ont atteint selon le même bureau d’étude leur niveau maximum en 2014.
Reste les projets d’infrastructures quasi inexistant mais pourtant chiffrés à 17MW malgré la réglementation thermique de 2012 visant à minimiser l’impact thermique lié aux nouvelles constructions, et le schéma régional climat air énergie ( S-R-C-A-E ) qui prévoie dans le cadre de développement d’un tourisme responsable, la réhabilitation thermique des logements touristique, et la diminution du nombre de canons à neige dans le cadre d’une reconversion des station de ski de moyenne montagne…

http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/qu-est-ce-qu-un-schema-regional-climat-air-energie-a2925.html

Quand aux zones d’activités commerciales ( Z-A-C ) vu la conjoncture économique actuelle et la baisse de l’activité touristique du à la crise économique et au déficit nivologique, on se demande d’où sorte les 32MW de besoin en électricité supplémentaire…
Quand à la percée ferroviaire prévue sous le Mt Genevre, ( Encore un G-P-I ) aucun chiffre n’est avancé mais on sait que le train est le mode de transport le moins gourmand en énergie consommant pour toute la France 2,7 % d ‘électricité.

http://www.gestasso.com/clients/www6516/images/documents/Enquête-publique/contribution-ahd-part1.pdf

http://www.gestasso.com/clients/www6516/images/documents/Enquete-publique/contribution-ahd-part2.pdf

Ce bilan énergétique surévalué ne sert en fait qu’à faire passer un projet surdimensionné qui sous prétexte d’une rénovation du réseau électrique, ne servira qu’à revendre de l’électricité en Italie et à enrichir les futurs actionnaires privés, une fois que l’état aura revendu une part de ses actifs.
D’un coté des discours sur l’environnement et le développement durable ( hic… ) en vue de la prochaine conférence sur le changement climatique, ( C-O-P 21 ) qui doit se tenir du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris et de l’autre une politique productiviste d’aménagement du territoire complètement irresponsable qui au final ne sert qu’à enrichir les multinationales du B-T-P et de l’énergie.
Et tant pis ces projets désastreux se révèlent déficitaires, tel l’A 65, les contribuables épongeront les dettes et ramasseront les pots cassés.

http://blogs.mediapart.fr/blog/julien-milanesi/171013/autoroute-a65-le-reel-parle-les-masques-tombent

Tous les sept ans, c’est la taille d’un département français qui disparaît sous le béton, urbanisation à outrance et disparition des terres agricoles au risque de ne plus assurer notre autosuffisance alimentaire d’ici 2050.

http://www.planetoscope.com/sols/1370-disparition-de-terres-agricoles-en-france.html

La meilleur électricité est celle que l’on ne consomme pas, des solutions alternatives existent http://negawatt.org/10-mesures-p127.html , à quand un référendum sur le nucléaire ?
Incapable de gérer une catastrophe de l’ampleur de celle de Tchernobyl ou de Fukushima, l’A-I-E-A (Agence internationale de l’ énergie atomique ) prépare déjà les populations à vivre en zone irradiée !

http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-les-nouveaux-reglements-alimentaires-europeens-en-cas-d-accident-nucleaire-20

Tract

Textes issu d’un collectif local:

« Nous, comme vous, sommes attachés :
À notre santé ainsi qu’à celle de la faune et de la flore.

À la beauté des paysages appréciés également par les touristes dont dépend la plus grande part de
l’économie locale (80%).

Au cadre de vie que nous léguerons à nos enfants.

Nous, comme vous, ne voulons pas jeter l’argent par les fenêtres à cause d’un projet inutile
(contraire à la sobriété énergétique voulue par la Région, ligne existante suffisante), dangereux
(ondes), coûteux (budget faramineux et aucune entreprise locale sollicitée)et menaçant pour notre
département.

Nous, comme vous, ne comprenons pas que les élus aient pu accepter aussi facilement un projet
sapant l’avenir de leur canton.
Il est en effet fort dommage qu’une faible enveloppe compensatrice par pylône implanté suffise à
emporter l’adhésion d’un maire.

Nous, comme vous, n’apprécions pas d’avoir été pris pour des imbéciles : il était prévu que la
ligne s’arrête officiellement avant Briançon et nous apprenons que l’opérateur Italien envisage un
rapprochement pour un projet de future connexion.

Notre voisin, l’Allemagne, peu connu pour son obscurantisme et ne vivant pas à la bougie, sort du
nucléaire après la catastrophe de Fukushima.
La France (où on nous vend une transition énergétique synonyme de sobriété et d’énergies
renouvelables raisonnées) continue cependant de plus belle tout en étant propriétaire d’un parc
bientôt obsolète
de centrales nucléaires.
Il est plus que temps de dire NON à la THT, d’interpeller nos élus, de penser à l’avenir de nos
enfants et celui de l’environnement. Après il sera trop tard pour dire que l’on ne savait pas…
VIVE LA VIE, NON À LA THT

Acceptons enfin de consommer moins pour notre avenir »

tract janvier 2015_Page_1version pdf : tract janvier 2015