Assemblée de vallée vendredi 4 mars à La Bâtie

Assemblée de vallée à La Bâtie neuve au relais du Sapet Vendredi 4 mars

– à 17h pour discuter, préparer, boire un coup
– début de l’assemblée de vallée à 18h30

Voilà l’adresse
Le Relais du Sapet
Bar Restaurant et traiteur
Les Borels
05230 La Bâtie Neuve

Réfléchissons ensemble à des modalités ingénieuses de contrer RTE. À nous d’adapter nos stratégies aux situations, sans tomber dans les automatismes, afin de faire entendre notre voix.
Le printemps arrive avec son lot de bûcherons, bétons, machines….Il faut anticiper les actions pour que chacun-e puisse agir en pleine conscience et connaissance des actions menées. J’espère que de nombreuses propositions vont fleurir et surtout qu’elles seront suivies d’actes. Notre réseau a besoin que chacun-e s’investisse dans les propositions qui lui correspondent. Il faut que cette assemblée de vallée permette de poser les bases des prochaines actions de terrain à venir.

Soirée contre la THT le 19/02/2016 dans les Cévennes

Soirée de soutien à la lutte contre la ligne Très Haute Tension de la vallée de la Haute Durance
Vendredi 19 février,  à l’Etuve, Pont d’Herault (Gard)
Ouverture des portes à 17h. Cette discussion sera suivie d’une cantine, puis  d’une soirée avec quelques groupes de musique : Dialcaloiz (rock valsusa) et Puzz Mama/Chiar/Alpha (rap).  Adhésion libre.

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La Durance est une rivière qui prend source dans les Hautes Alpes, pas loin de Montgenèvre, juste à côté de la frontière italienne. C’est un torrent capricieux qui traverse Briançon, est retenu par le barrage de Serre Ponçon, passe près de Gap puis se jette dans le Rhone près d’Avignon. La vallée de la Haute Durance est parsemée de glaciers et de lacs, entre d’un côté les Ecrins et de l’autre le Queyras. C’est aussi un endroit qui a subi l’industrialisation, puis l’aménagement du territoire dirigé vers la conquête des espaces enneigés.

Depuis quelques années, une opposition se dessine face à l’État et RTE qui envisagent de rénover le circuit d’alimentation électrique entre Gap et Briançon, en y ajoutant notamment 2 lignes très haute tension (THT) à 225 000V, avec des possibilités futures de raccordement avec l’Italie. En plus d’être une artère du nucléaire, ces lignes hautes tensions fourniraient la capacité énergétique au développement futur de la vallée avec ce qu’il comporte comme  dégâts liés à l’économie du tourisme et à l’échange de marchandises. Certains élus fantasment d’ailleurs sur une hypothétique ligne TGV.

Les raisons qui poussent les habitants à se mobiliser sont multiples, que ce soit par opposition au nucléaire, contre les pylônes qui défigurent les paysages, faces aux risques liés à la santé ou contre la métropolisation de l’espace. En plus des habituels recours juridiques déposés par les associations, des habitants s’organisent pour faire face à l’avancement des travaux. Des collectifs locaux se sont formés le long des 80km du tracé de cette ligne et se réunissent régulièrement en assemblée de vallée afin de se rencontrer, échanger, et élaborer des possibilités pour stopper ce projet.

Les travaux de déboisement ont commencé cet automne et la mobilisation s’est amplifiée tous azimuts. Des manifestations de plusieurs centaines de personnes se sont déroulées le long du tracé, de nombreux blocages de chantiers ont eu lieu, des nouveaux collectifs se sont créés et les actions se multiplient sous diverses formes. La pression des forces de l’ordre sur les opposants s’est aussi accentuée, le préfet a interdit toute manifestation anti THT pendant l’état d’urgence… qui ont pour la plupart quand même eu lieu.

Cette soirée sera donc l’occasion de raconter ces expériences, de parler du redémarrage des travaux au printemps, d’évoquer les limites des luttes de territoires pour en imaginer les dépassements.

Plus d’infos : notht05.noblogs.org

Non au TGV, Ni ici ni ailleurs

A propos de la percée d’un tunnel ferroviaire sous le col du Montgenèvre et
de la ligne à grande vitesse Marseille-Turin.

Texte paru en décembre 2012, à l’occasion d’un rassemblement NO TAV à Lyon. L’un des arguments de certaines composantes de l’opposition française à la ligne TGV Lyon Turin est de déplacer le tunnel dans les hautes alpes, parce que ça coûterai moins cher
Nous republions ce texte au moment où des élus font part de leurs volontés de relancer une énième fois le projet le projet de percée ferroviaire sous le Montgenêvre. L’électrification de la voie ferrée est d’ailleurs l’une des raisons évoquée quand à la construction des lignes THT dans la vallée de la Haute Durance, lignes dont les chantiers ont étés bloqués à maintes reprises par les habitants de la vallée en automne 2015

Les métropoles s’étalent et l’on construit sans cesse de nouveaux aéroports, de nouvelle
lignes TGV ou autoroutes, des lignes à haute tension et autres projets d’aménagements du territoire pour intensifier les flux de marchandises, aux détriments de celles et ceux qui
habitent sur ces territoires dévastés. Si au niveau « politique » un consensus s’est installé sur la nécessité de réaliser ces nouvelles infrastructures, les décideurs ne s’en heurtent pas moins aux résistances des populations locales. Les exemples ne manquent pas et les pratiques sont diverses.
On peut citer le projet d’aéroport de Notre dame Des landes, près de Nantes, où près de
2000 Ha de terres agricoles bocagères sont menacées. Les habitants sont en lutte contre ce monstre de béton depuis une quarantaine d’années, et cette lutte prend différentes formes : recours légaux, occupation illégale du terrain, sabotage, saccage de locaux, pressions sur les entreprises devant réaliser les études ou les travaux
D’une manière analogue, les habitants du Val de Suse, une région proche de Turin en Italie
combattent le projet de ligne LGV Lyon-Turin. Ce mouvement appelé No TAV (Non au
TGV) prend ses racines dans les années 1990. Aujourd’hui, les opposants organisent des
assauts contre le chantier qui a déjà commencé. Conscient de l’ampleur de la résistance, le gouvernement italien a décidé de militariser la zone et de protéger les travaux à l’aide de
barbelés ou de murs en bétons.
D’autres luttes existent, actuelles ou révolues, victorieuses ou non, comme celles contres les centrales nucléaires de Ploggof ou de Carnet, l’autoroute de Khimki en Russie, contre les lignes THT, l’exploitation des gaz de schistes, …

Souvent, il arrive qu’un projet fasse son apparition, disparaisse pendant des années,
réapparaisse, soit contesté, annulé ensuite puis qu’il revienne sous une autre forme. C’est le cas de la percée du tunnel du Montgenèvre, dans le département des Hautes Alpes, dont les origines remontent aux années 1860.

sabotage

Pour télcharger le texte mis en page: cliquer sur l’image

Genèse du projet

L’idée d’une percée sous le Montgenèvre est évoquée dès 1861 par un député haut alpin qui demandait la réalisation d’une ligne ferroviaire reliant Marseille à Turin. Une vingtaine
d’année plus tard, la ligne arrive jusqu’à Briançon. Largement soutenu par les élus locaux, le projet de tunnel est suspendu pendant les deux guerres puis est inscrit dans le traité de paix franco-italien en 1947. Mis entre parenthèse pendant quelques années, ce projet refait son apparition dans les années 70, avec cette fois ci la volonté de réaliser une autoroute, l’A51, reliant Fos sur mer à Turin
Les habitants manifestent leur hostilité à cette nouvelle tentative et obtiennent le classement de la vallée de la Clarée, concernée par la percée du tunnel, ce qui empêche l’autoroute de traverser les montagnes. Emilie Carles, institutrice dans la région, relate cette lutte dans son autobiographie «Une soupe aux herbes sauvages» . Elle déclare notamment : «Cette déviation s’ajoutera au reste, à la voie express et à la voie ferrée elle aussi prévue. Notre vallée ne sera plus qu’un immense couloir de béton, avec le bruit, l’odeur et la pollution. La Clarée deviendra comme la vallée de la Maurienne, un endroit mort où le feuillage est détruit, les moutons obligés de s’en aller ailleurs. C’est ça qu’ils doivent se mettre dans la tête, cette autoroute et tout ce qui va avec, ce n’est pas conçu pour le bien du village et pour le bien des paysans.».
L’autoroute A51 arrivera néanmoins en 1999 jusqu’à La Saulce, près de Gap. Le nouveau
tracé doit continuer jusqu’à Grenoble et est réalisé morceaux par morceaux. Il est encore la cible de contestations, que ce soit dans la vallée de Trièves ou ailleurs. Mis de côté pendant quelques années, les dirigeants semblent d’ailleurs s’y intéresser de nouveau.

C’est en 1983 que la percée ferroviaire sous le Montgenèvre refait son apparition, quand la
commune de Briançon met la main sur les anciennes études de la SNCF. En 1988 est créé le SETUMONT, le syndicat mixte chargé des études sur la percée du tunnel. Il regroupe les communes traversées par le projet de ligne TGV, ainsi que les régions et CCI françaises et italiennes
S’ensuivent plusieurs études, puis une conférence franco-italienne valide le projet de percée sous le Montgenèvre comme complément à l’axe Lyon-Turin en 1999. Le 15 janvier 2010, les collectivités ont alloué une enveloppe de 20 M€ pour les études de faisabilité
économique et technique du projet de tunnel ferroviaire du Montgenèvre. Le 23 octobre
2012 a été présenté les différents tracés possibles. La commission du débat public devrait
être saisie courant 2013, et les élus espèrent commencer les travaux rapidement pour une mise en service en 2020 (ndlr : la comission du débat public n’a toujours pas été saisie en 2015)
Le tracé le plus probable pour le tunnel serait de Briançon à Oulx. La ligne LGV traverserait le Val de Durance et le Val de Suse. Même si, comme disent les élus, « le premier coup de pioche est encore loin », nous ne pouvons pas attendre le début des expropriations ou du chantier pour nous y opposer.

Contre la ligne LGV et son monde

Les arguments des décideurs pour cette nouvelle ligne à grande vitesse sont sensiblement les mêmes que ceux pour le Lyon-Turin. Le désenclavement est souvent évoqué : non pas que ces vallées soient inaccessibles pour les personnes, mais elles représentent un obstacle pour les flux de marchandises qui vont de Lisbonne à Kiev. Les montagnes n’empêchent pas nos déplacements alors que voies ferrées et autoroutes quadrillent l’espace de lignes infranchissables.
De la même manière, les élus démontrent à l’aide d’une logique imparable que le fret
permettrait de résoudre les problèmes posés par les semi-remorques, alors que le col du
Montgenèvre leur régulièrement interdit. Leurs études tablent sur 100 trains par jour, c’est à dire un TGV tout les quart d’heure. C’est à se demander si l’on ne préfère pas les camions. Néanmoins la question n’est pas de savoir quelle est la meilleure manière pour transporter des marchandises . Il s’agit de remettre en cause nos modèles de production et de consommation, ce qui constitue apparemment une tâche plus ardue que le simple fait de transformer les montagnes en gruyère.
Un autre de leur argument est celui du tourisme, fortement lié à l’économie locale. Ce
discours intervient au moment ou il apparaît que l’or blanc n’est plus qu’un lointain mirage
Les montagnes sont parsemées d’édifices standardisés pour des vacances standards, enfin pour qui peut s’en donner les moyens. Mais les stations de sports d’hiver font faillite les unes après les autres, et l’on peut s’interroger sur les conséquences de plusieurs années de travaux dans la vallée pour le tourisme tant vanté.
En plus du désastre certain que représente la réalisation de cette ligne à grande vitesse, il faut y ajouter la construction d’une nouvelle ligne électrique à Très Haute Tension qui
mordrait sur les Écrins, ainsi qu’un permis de recherche de gaz de schiste récemment
découvert qui concerne le département des Hautes-Alpes. Certains initiateurs du projet de
percée sous le Montgenêvre envisagent déjà un gazoduc qui emprunterait le tunnel
La notion de vitesse n’est pas exempte de critique. Les déplacements rapides ne sont utiles que dans un monde où la vitesse prédomine et où notre quotidien n’est plus qu’une
succession d’immédiateté. Ce monde convient à des personnes pressées qui croulent sous le poids des contraintes, et qui si elles pouvaient l’éviter voyageraient d’une toute autre manière.

« Le seul intérêt général qui mérite d’être discuté en cette fin de siècle, c’est de tenter de mettre un terme au saccage de la vie, et non de gagner quelques dizaines de minutes pour passer la vallée du Rhône. Quant à la seule croissance qui mérite qu’on s’y arrête, c’est celle, qualitative, de l’existence humaine, la seule qui permette de sortir de cette obscure préhistoire économique. » Alliance pour l’opposition à toutes les nuisances, 1991

Des personnes s’opposent à des projets destructeurs dans de nombreux endroits . Trop
souvent la défense du territoire prime sur l’idéologie à combattre ; parfois, des composantes de l’opposition proposent ou soutiennent des projets « alternatifs », « moins coûteux », qui épargnerait leurs maisons mais sacrifierait celles des autres.
Au delà d’une lutte contre un projet d’aéroport ou une ligne à grande vitesse, il s’agit de
brèches qui s’ouvrent dans un monde que nous voulons voir s’effondrer.

Ni ici, ni ailleurs
Leurs projets ne sont pas les nôtres
Non aux projets de LGV Marseille-Turin, à la poursuite de l’A51, à la ligne THT Haute-
Durance. Non à tous les autres

Soirée et assemblée contre la THT le 29 et 31 janvier

affiche_soiree29012016_2 - CopyVENDREDI 29 à partir de 19h30 :
Rencontres et échanges avec des personnes qui ont participé à la lutte anti-tht du Cotentin au Maine entre 2005 et 2014.
La discussion aura lieu autour d’extraits d’un recueil sonore enregistré sur le vif de cette lutte. Les extraits sélectionnés nous parleront des moments de la construction de la ligne ainsi que des pratiques de luttes et de résistances. L’expérience, les échanges, les récits de cette lutte contre la Très Haute Tension sur un autre territoire, nous permettrons de questionner, d’aiguiser nos pratiques pour ici et maintenant.

« Ce travail a commencé en 2013 à la fin de la lutte sur le terrain de la construction de la ligne T.H.T; Cotentin Maine dans l’idée d’écrire une histoire sur le vif de cette lutte en réalisant des entretiens par les gens directement impactés par la réalisation de la ligne THT. […]
Par ailleurs, l’idée est ne pas écrire l’histoire officielle, celle des autorités, des préfets et des médias dominants que l’on considère subjective, partielle et partiale. c’est une histoire que l’on pense populaire, du point de vue de celles et ceux qui n’ont pas la parole […] une histoire des opprimés pas des dominants.  »

A51, percée sous le Montgenèvre… Avec Estrosi ça va changer!

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Trouvé sur Estrosi 2015

THT, A51, percée ferroviaire sous le Montgenèvre… Des projets pour que les Hautes-Alpes ne soient plus un trou (quoique avec le tunnel), mais in décor pour le transport des marchandises entre Turin, Grenoble et Marseille.

Ne croyons pas que la gauche va nous sauver, elle défend les mêmes projets. Ne parlons pas de l’extrême droite et des fascistes de tout acabit, qu’ils crèvent !

Ne croyons pas que la ligne ferroviaire va limiter le tout camion. Elle va juste l’accompagner, être un axe supplémentaire à la circulation des marchandises du monde capitaliste. Ça s’appelle le développement durable : celui du capital et de la domination. Pas celui de la liberté et de la solidarité.

Un petit extrait de Crises de  Léon de Mattis, aux éditions entremonde. Pour avoir du coeur à l’ouvrage!

« […] la question de la fin du capitalisme est une question qui se pose dès maintenant, et non une question de demain. Depuis qu’il est né, ce mode de production a posé la problématique de sa mort comme une part essentielle de ce qu’il est: car c’est pour éviter de mourir lui-même qu’il peut en venir à nous tuer. C’est dès aujourd’hui que se joue la possibilité ou non de la survie future de l’humanité en tant qu’espèce, et elle se joue dans notre capacité à empêcher la destruction programmée des conditions de survie à la surface de cette planète. C’est dès aujourd’hui que se joue la capacité de la révolte à faire échec à la valeur comme méthode d’exploitation. C’est dès aujourd’hui que le combat est décisif, parce que chaque instant de soumission est un moment de défaite, et que le capitalisme n’attend que le moment où cette défaite serait définitive. Ce qu’il ne comprend pas, c’est que, dans la mesure où il crée sa propre opposition par le jeu de ses contradictions, cette apothéose ne pourra signifier rien d’autre que son propre anéantissement et en même temps celui de tous les êtres humains. Mais tant que le capitalisme ne nous aura pas tous tués en se tuant lui-même, il restera l’espoir que son épilogue ne soit pas la fin de toute histoire humaine, mais la création d’une organisation collective capable d’éradiquer les différentes formes de la domination, même les plus anciennes. »

Un tunnel ferroviaire sous Montgenèvre…

-Les effets sur la santé et l’environnement des champs électromagnétiques produits par les lignes à haute et très haute tension
C’est le titre d’un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, déposé le 27 mai 2010.
Le rapport complet http://www.senat.fr/rap/r09-506/r09-506.html

On y trouve quelques infos.. A vous de fouiller…

« La construction ou la rénovation d’une ligne à haute et très haute tension est le fruit du développement d’un territoire et de l’installation d’entreprises industrielles ou de grandes infrastructures.  »

« Le travail entrepris dans la région de la Haute-Durance semble témoigner de la validité de ce processus sur la base d’un diagnostic énergétique avec un horizon 2020. Sur ce territoire, le diagnostic faisait ressortir une hausse probable de la consommation de l’ordre de 70 à 80 MW, alors que la consommation n’est que de 190 MW actuellement. Dès lors, des choix doivent être opérés entre accroissement des sources d’énergie et maîtrise de la consommation, mais aussi dans les zones de développement comme par exemple un projet de percement ferroviaire en direction de l’Italie. Cette démarche a permis de dégager un consensus sur la nécessité de transformer deux lignes respectivement à 150 kV et 63 kV en lignes à 225 kV et de construire un poste. Ce dialogue est élargi aux partenaires associatifs et socio-économiques. »

« Dialoguer sans nécessairement qu’un projet et donc un enjeu soit en discussion est une solution à privilégier, car sinon on pourrait avoir l’impression que RTE n’entame ce dialogue que dans le cadre des plans d’accompagnement et donc l’octroi de subventions« 

Compilation de textes sur la lutte : Automne 2015

Une précédente compilation de texte de l’hiver-printemps 2015 est disponible ici

La nouvelle brochure reprend des textes, un communiqué, une chronologie in complète,et une liste incomplète des entreprises qui travaillent sur le projet.

Cette brochure ne se veut pas exhaustive, ni réprésentative du mouvement contre la THT. Elle en présente quelques facettes.

Si vous souhaitez en commander en version papier pour mettre dans vos infokiosques, écrivez à notht05 [chez] riseup.net  avec comme objet « commande brochure THT ». Nous vous les enverrons par voie postale, punk post, ou autre.

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por télécharger la brochure cliquez sur l’image

De la violence dans la lutte

« On l’a pas souhaité mais c’est la guerre » Mafia K’1Fry

Depuis peu la lutte contre la Très Haute Tension en Haute-Durance (Hautes-Alpes) est passée à une opposition concrète et active. tags, blocages, sabotages : la question de la violence est alors posée. C’est une problématique récurrente des actions collectives : quand les moyens légaux et démocratiques ont prouvé leurs limites, quels types d’actions proposer, comment s’organiser pour faire entendre ses idées et résister concrètement ? L’action directe, qu’elle qu ‘en soit son ampleur et sa radicalité (du pneu d’engin de chantier crevé à la séquestration du patron en passant par l’occupation, le blocage ou la simple campagne d’affichage en dehors des cadres prévus à cet effet) amène toujours une réaction de l’État qui défend ses intérêts et œuvre pour maintenir l’ordre. La répression s’applique à punir ces modes d’action illégaux, souvent en prétextant de leur violence. Toute infraction à la loi représente une forme de violence et la lutte devrait se cantonner au champ de la représentativité citoyenne. Il est évident que le propre même de la lutte et de l’action collective est de sortir de ce rayon d’action pour exister. Il s’agit donc de défendre ensemble des discours et des actes qui, loin de se circonscrire à la seule définition qu’en fera l’État, s’auto-définissent comme les moyens de résister ensemble. On ne discute pas avec son patron de la moralité de la grève, on ne peut pas convaincre RTE de la légitimité de bloquer ses chantiers, on impose, dans la limite de ses capacités, un état de fait qui ne s’adresse pas seulement à ceux que l’on combat mais aussi au reste de la société afin de porter son discours le plus loin et le plus fort possible.

L’État a le monopole légal de la violence.  L’État a la légitimité de matraquer, enfermer, tuer. La peine de mort est abolie et pourtant l’État tue toujours, que ce soit dans les quartiers, les manifs ou à travers les guerres menées à l’extérieur de ses frontières. La violence n’est jamais une fin en soi, elle est un moyen d’arriver à ses objectifs. Celle de L’État lui permet d’asseoir sa domination et de garantir la paix sociale. La société de classe est violente en elle-même : exploitation au travail , frontières et politiques migratoires, pauvreté, justice, guerres…

22/02/2014, Nantes

22/02/2014, Nantes

Lorsque l’on discute de la violence d’un acte, on n’apprécie pas son « degré de violence en soi » comme s’il existait une échelle répertoriant soigneusement et objectivement chaque comportement pour définir s’il est moralement acceptable. Non, on pose toujours la question de la légitimité de cette violence. La violence de l’État est légitime car elle est légale : celui qui décide des règles du jeu impose sa propre échelle de violence.

Cette violence, nous l’avons subie au cours de la lutte, portée par les gendarmes « du coin » avec leurs convocations, leurs interpellations ainsi que par le PSIG à Chorges avec matraques et gazeuse. En réponse à ce début de répression, un seul type de discours est apparu dans les médias : On a pu lire qu’ Avenir Haute Durance déclarait que les « dégradations nuisaient à leurs recours et qu’ils n’en étaient pas à l’origine » tandis que suite à l’événement de Chorges, le collectif NOTHT affirmait qu’il « ne répondrait pas à la violence par la violence ».
Les journalistes quant à eux, disent de Chorges que c’est : « une manif qui dégénère » et « des échauffourées ». Ces deux termes impliquent des échanges violents entre les deux parties alors qu’ils étaient malheureusement à l’initiative et à l’avantage des flics. Ils évoquent aussi la présence de « zadistes ». « Zadiste » est un vocable médiatique et policier pour dire « écolo-radical-violent », personne ne s’en revendique. « zadistes » comme « casseurs » sont toujours utilisés pour justifier les interventions des forces de l’ordre et pour créer, au sein des mouvements, une division entre « bons » et « mauvais » manifestants. Tenir cette position de la division entre ceux qui auraient des pratiques acceptables et les autres, les « fauteurs de trouble », c’est jouer le jeu du pouvoir et affaiblir le mouvement.

Zad, Automne 2012

Zad, Automne 2012

Ce que l’on a pu constater lors de la tentative d’expulsion de la ZAD de Notre Dame des Landes, c’est que les manifestations pacifiques alliées à l’affrontement direct avec les forces de l’ordre ont porté leurs fruits: l’opération répressive a échoué, la ZAD existe toujours ( pour l’instant) et une partie des travaux est suspendue en attendant le résultat des recours légaux.
La question n’est donc pas la légitimité de la violence mais l’efficacité des modes d’actions envisagés : comment faire pour agir ensemble, se coordonner avec des pratiques différentes pour parvenir à empêcher un projet.

Révolte de 2005

Révolte de 2005

Il est important, dans chaque lutte, de ne pas s’arrêter à ce que l’état réprime et juge violent ou illégal. Se dissocier d’actes « violents », c’est condamner d’avance les personnes qui en seront accusées et collaborer à la répression. Quel est l’intérêt de crier spontanément son innocence si ce n’est chercher la reconnaissance de L’État et le confort d’une place d’interlocuteur légitime. C’est sortir du terrain de la lutte pour entrer dans le rôle du partenaire social : celui de la cogestion.
Face à la répression médiatique ou policière, la solidarité c’est se réapproprier collectivement les discours, les actes et les pratiques qui constituent la lutte.

Lutter amène à remettre en question le processus démocratique et à affirmer sa volonté de dépasser les modes d’expression que nous concède la démocratie, aller au-delà du rôle du citoyen qu’elle veut nous voir tenir. Cette remise en question pousse à envisager de nouvelles problématiques au delà des enjeux de la construction de nouvelles lignes à très haute tension : la critique du monde qui produit ces lignes c’est-à-dire la critique de l’État et donc du capitalisme dont il défend les intérêts.

Pour que les lignes THT ne se construisent pas.