On en avait vaguement entendu parler cet automne : une carrière à la Rama…. Mais on n’y avait pas trop cru. Les travaux ont pourtant commencé mais le lac n’est encore détruit.
Doit-on juste se dire « Oh non, plus de lac… » ? ou peut-on encore agir et arrêter les travaux ?
Si le coeur vous en dit et que vous êtes motivé pour défendre le lieu :
Rendez-vous le mercredi 2 mars à 20h devant le café de la Mairie à l’Argentière pour en parler.
No THT, No Carrière
La Rama ?
C’était un bel endroit, un petit lac entre la Durance et les gorges de
la Biaysse, sous la montée de Freissinières, face à la conduite forcée.
D’un côté, il était entouré de pelouses. On y venait pique niquer ou
pécher, faire un feu, planter une tente pour un week-end, jongler, jouer
de la musique ou à la contrée. Si on avait les vélos, on allait se
balader le long de la Durance, ou alors on allait explorer le Gouffre
de Gourfouran.
On pouvait accéder à l’autre côté par une piste et se garer juste à
côté de l’eau. Chacun s’installait, sortait sa table et ses chaises, allait
se baigner et pouvait rester un jour… ou deux… une semaine ou un
mois.
Y avait les familles qui venaient en week-end, de l’Argentière ou de Briançon, camper et faire du canoé sur le lac.
Y avait les pêcheurs qui venaient tôt le matin quand tout le monde
dormait encore et que la brume s’élevait tout doucement de l’eau.
Y avait les bergers qui venait faire paître leurs troupeaux, une
après-midi ou toute une nuit pour les rares qui transhument encore à
pied.
Y avait les kayakistes qui habitaient là pendant leurs semaines de
formation à l’Argentière.
Y avait les copains et les copines qui se retrouvaient pour une soirée
autour d’un grand feu et de grillades, avec les guitares et les
accordéons, ou alors la musique qui sortait à fond du camion.
Y avait celles et ceux qui vivent en camion et qui se trouvaient un
petit « chez eux », avec un beau lac bleu surplombé par les falaises de
la tête d’Aval qui deviennent roses le matin quand le soleil se lève.
Y avait les jeunes qui venaient faire du quad ou construire une rampe
de lancement de bouées, propulsées dans le lac par un ingénieux système
constitué d’une corde, de poulies et d’une vieille Panda 4*4.
Y avait les vieux de la maison de retraite qui venaient de temps en
temps, en mini-bus, pour prendre l’air et pique-niquer au bord du lac.
Y avait quelques touristes, mais pas beaucoup. Des grimpeurs pour la
plupart, venus de Marseille, d’Espagne ou des Pays Bas, l’info devait
circuler sur un site internet.
Et y avait même les Romains qui arrivaient par la voie romaine qui
longe Gourfouran et qui avaient construit des thermes juste après le lac
parait-il, pile là où Allamano est en train de terrasser pour sa
carrière.
Car la Rama, c’était un petit endroit encore épargné par la folie
capitaliste.
Ni goudronné, ni éclairé. Ni surveillé, ni fliqué. Gratuit, camping
sauvage et feux tolérés. Son côté post-indus l’avait épargné du
tourisme. La montagne pour toutes et tous. Toutes et tous ceux qui y
vivent. Un dernier coin de liberté.
Le 28 octobre 2015, la mairie de Champcella, a donné son accord à la
destruction de ce lieu et à la construction d’une immense carrière
d’extraction de sable par Allamano (cf photo). Un pas de plus vers la
bétonisation à outrance de la vallée et de ce monde. Pour les profits
d’un entrepreneur et la carrière d’un politicien. Sans se soucier de ce
dont ils allaient priver tous les habitants de la vallée. Sans nous en
informer. En oubliant que ces terrains étaient communaux, c’est-à-dire
qu’ils faisaient partie du bien commun.
Quel avenir pour cette vallée : lignes à Très Hautes Tension,
carrières, bientôt tunnel ferroviaire et autoroute ? Un fond de vallée détruit par
l’industrie entouré de montagnes transformées en parcs d’attraction
payants et aménagés pour les touristes (agrandissement des stations aux
forfaits de plus en plus chers, centre « thermo-ludique » payant au
Plan de Phasy, …) ?
Les travaux de terrassement et de délimitation ont commencés. Mais tout
n’est pas encore détruit. Nous pouvons encore dire Non à ce projet.
Nous devons dire NON.
Rendez-vous le mercredi 2 mars à 20h devant le café de la Mairie à
l’Argentière pour en parler.
No Carrière, No THT