On occupe? à Puy Sanières!

Suite à la marche de cet après-midi , une occupation est en cours à proximité du site d’assemblage de Pierre Plate, Le Serre, Puy Sanières, les personnes sur place ont besoin de renfort ce soir et demain Lundi, les travaux démarrent à 7h, apporter des croissants!

Relayons-nous pour faire vivre la petite cabane de Pierre Plate!

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Cet après-midi, 350 à 400 opposants aux lignes THT se sont retrouvés à 14h pour une marche d’1h30 à travers Puy-Sanières, suivie d’une assemblée de vallée et d’une soupe party.

On s'active à Pierre Plate!

On s’active à Pierre Plate!

Lundi 17 au matin,
Le campement et l’ occupation sur le site de Pierre plate sur la commune de Puy Sanières s’est mise en pause ce matin. La pluie abondante n’a pas pour autant démotivé la petite trentaine de militants s’étant réunis à l’aube.

Un nouveau rassemblement est prévu ce mercredi soir 19/10 au même lieu la pierre plate de Puy Sanières à partir de 17h. concert et repas à la tombée de la nuit est prévue, suivi d’une pyjama partie.

Prenez de quoi manger et vous protéger du froid et vos anciens appareils électriques (vieux convecteurs, grille pains….) afin de décorer la Pierre plate….
Le groupe de musique sera Dizzy Gilgio, avec un concert swing anti tht…
à partir de 19h.

Venez nombreux, pour ce rassemblement festif, en famille et entre amis.

occupation en cours des locaux RTE à St Crépin : besoin de monde!

Depuis ce matin, les locaux de RTE à l’aérodrome de St Crépin sont occupés (toit et parvis).
Il y a besoin de monde pour soutenir et/ou tenir la journée et la nuit.

Vous pouvez amener de l’eau, des boissons chaudes, de la nourriture des couvertures et des baches.

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Action péage gratuit en soutien à la ZAD

Ce 27/02 était une journée de mobilisation nationale pour arracher l’abandon du projet d’aéroport de NDDL et pour soutenir ce qui se construit sur la ZAD (Zone A Défendre) comme alternatives non marchandes, collectives et autogestionnaires au système capitaliste et à l’État policier. Plusieurs dizaines de milliers de personnes et des centaines de tracteurs ont manifesté aujourd’hui à Nantes et des dizaines d’actions de solidarité ont eu lieu un peu partout en France.

Dans les Hautes-Alpes, le comité de soutien local à la lutte contre l’aéroport a organisé une action pour aller toucher Vinci (concessionnaire et ardent défenseur du projet d’aéroport) là où ça lui fait mal, c’est-à-dire au portefeuille : un péage gratuit a donc été réalisé à la sortie de l’autoroute A51 à la Saulce le 27/02 après-midi. Juste retour des choses que de priver cette multinationale bétonneuse des recettes d’un péage qu’elle exploite illégitimement. Les automobilistes, ravi-e-s, ne s’y sont pas trompé-e-s en se montrant très généreux-ses pour alimenter la caisse de soutien financière à la ZAD de NDDL.

Si le gouvernement n’annonce pas rapidement l’abandon de ce projet nuisible et imposé (et de tous les autres du même type par la même occasion, à commencer par les lignes très haute tension – THT – de la vallée de la Haute-Durance), ce genre d’actions vont se multiplier.

ZAD partout ! La lutte vaincra !

Le comité haut-alpin de soutien à la ZAD de NDDL

Mort à la démocratie

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La fédération du PS dans les Hautes-Alpes annonce avoir déposé plainte, après les tags sur la façade de son local rue Carnot à Gap. Des méfaits qui se seraient déroulés durant cette nuit de mercredi à jeudi. « Quelles que soient les divergences que l’on puisse avoir avec l’action du Parti Socialiste, rien ne justifie que l’on s’attaque de la sorte à ses locaux », réagit vivement Christine Nivou, première secrétaire fédérale du PS 05, qui condamne ces faits. Des faits qui selon elle « entachent gravement l’exercice de la démocratie. »

De la violence dans la lutte

« On l’a pas souhaité mais c’est la guerre » Mafia K’1Fry

Depuis peu la lutte contre la Très Haute Tension en Haute-Durance (Hautes-Alpes) est passée à une opposition concrète et active. tags, blocages, sabotages : la question de la violence est alors posée. C’est une problématique récurrente des actions collectives : quand les moyens légaux et démocratiques ont prouvé leurs limites, quels types d’actions proposer, comment s’organiser pour faire entendre ses idées et résister concrètement ? L’action directe, qu’elle qu ‘en soit son ampleur et sa radicalité (du pneu d’engin de chantier crevé à la séquestration du patron en passant par l’occupation, le blocage ou la simple campagne d’affichage en dehors des cadres prévus à cet effet) amène toujours une réaction de l’État qui défend ses intérêts et œuvre pour maintenir l’ordre. La répression s’applique à punir ces modes d’action illégaux, souvent en prétextant de leur violence. Toute infraction à la loi représente une forme de violence et la lutte devrait se cantonner au champ de la représentativité citoyenne. Il est évident que le propre même de la lutte et de l’action collective est de sortir de ce rayon d’action pour exister. Il s’agit donc de défendre ensemble des discours et des actes qui, loin de se circonscrire à la seule définition qu’en fera l’État, s’auto-définissent comme les moyens de résister ensemble. On ne discute pas avec son patron de la moralité de la grève, on ne peut pas convaincre RTE de la légitimité de bloquer ses chantiers, on impose, dans la limite de ses capacités, un état de fait qui ne s’adresse pas seulement à ceux que l’on combat mais aussi au reste de la société afin de porter son discours le plus loin et le plus fort possible.

L’État a le monopole légal de la violence.  L’État a la légitimité de matraquer, enfermer, tuer. La peine de mort est abolie et pourtant l’État tue toujours, que ce soit dans les quartiers, les manifs ou à travers les guerres menées à l’extérieur de ses frontières. La violence n’est jamais une fin en soi, elle est un moyen d’arriver à ses objectifs. Celle de L’État lui permet d’asseoir sa domination et de garantir la paix sociale. La société de classe est violente en elle-même : exploitation au travail , frontières et politiques migratoires, pauvreté, justice, guerres…

22/02/2014, Nantes

22/02/2014, Nantes

Lorsque l’on discute de la violence d’un acte, on n’apprécie pas son « degré de violence en soi » comme s’il existait une échelle répertoriant soigneusement et objectivement chaque comportement pour définir s’il est moralement acceptable. Non, on pose toujours la question de la légitimité de cette violence. La violence de l’État est légitime car elle est légale : celui qui décide des règles du jeu impose sa propre échelle de violence.

Cette violence, nous l’avons subie au cours de la lutte, portée par les gendarmes « du coin » avec leurs convocations, leurs interpellations ainsi que par le PSIG à Chorges avec matraques et gazeuse. En réponse à ce début de répression, un seul type de discours est apparu dans les médias : On a pu lire qu’ Avenir Haute Durance déclarait que les « dégradations nuisaient à leurs recours et qu’ils n’en étaient pas à l’origine » tandis que suite à l’événement de Chorges, le collectif NOTHT affirmait qu’il « ne répondrait pas à la violence par la violence ».
Les journalistes quant à eux, disent de Chorges que c’est : « une manif qui dégénère » et « des échauffourées ». Ces deux termes impliquent des échanges violents entre les deux parties alors qu’ils étaient malheureusement à l’initiative et à l’avantage des flics. Ils évoquent aussi la présence de « zadistes ». « Zadiste » est un vocable médiatique et policier pour dire « écolo-radical-violent », personne ne s’en revendique. « zadistes » comme « casseurs » sont toujours utilisés pour justifier les interventions des forces de l’ordre et pour créer, au sein des mouvements, une division entre « bons » et « mauvais » manifestants. Tenir cette position de la division entre ceux qui auraient des pratiques acceptables et les autres, les « fauteurs de trouble », c’est jouer le jeu du pouvoir et affaiblir le mouvement.

Zad, Automne 2012

Zad, Automne 2012

Ce que l’on a pu constater lors de la tentative d’expulsion de la ZAD de Notre Dame des Landes, c’est que les manifestations pacifiques alliées à l’affrontement direct avec les forces de l’ordre ont porté leurs fruits: l’opération répressive a échoué, la ZAD existe toujours ( pour l’instant) et une partie des travaux est suspendue en attendant le résultat des recours légaux.
La question n’est donc pas la légitimité de la violence mais l’efficacité des modes d’actions envisagés : comment faire pour agir ensemble, se coordonner avec des pratiques différentes pour parvenir à empêcher un projet.

Révolte de 2005

Révolte de 2005

Il est important, dans chaque lutte, de ne pas s’arrêter à ce que l’état réprime et juge violent ou illégal. Se dissocier d’actes « violents », c’est condamner d’avance les personnes qui en seront accusées et collaborer à la répression. Quel est l’intérêt de crier spontanément son innocence si ce n’est chercher la reconnaissance de L’État et le confort d’une place d’interlocuteur légitime. C’est sortir du terrain de la lutte pour entrer dans le rôle du partenaire social : celui de la cogestion.
Face à la répression médiatique ou policière, la solidarité c’est se réapproprier collectivement les discours, les actes et les pratiques qui constituent la lutte.

Lutter amène à remettre en question le processus démocratique et à affirmer sa volonté de dépasser les modes d’expression que nous concède la démocratie, aller au-delà du rôle du citoyen qu’elle veut nous voir tenir. Cette remise en question pousse à envisager de nouvelles problématiques au delà des enjeux de la construction de nouvelles lignes à très haute tension : la critique du monde qui produit ces lignes c’est-à-dire la critique de l’État et donc du capitalisme dont il défend les intérêts.

Pour que les lignes THT ne se construisent pas.

Chronologie Automne 2015

Cette chronologie n’est pas complète, de nombreuses autres actions ont eu lieu : des blocages de chantier, de pistes d’accès, des poses de banderoles, des marquages de chantier effacés, des rassemblements, des tags…

19-20 septembre : Week-end contre la THT
Le dimanche une manifestation réunie 500 personnes. Les grilles du chantier de l’Héliport de Rte à St Crépin sont renversées par les manifestant-e-s. La nationale est bloquée a deux reprises. Un RG chassé de la manif. Quelques tags décorent les abords de l’aérodrome.

30 octobre : blocage de chantier à St Apollinaire avec une dizaine de personnes.
Deux machines sont déjà à l’arrêt : du sucre aurait été versé dans leurs réservoirs.

3 novembre: blocage de chantier à Réallon à une quarantaine de personnes.
3 personnes embarquées en contrôle d’identité.

8 novembre : marche autour du chantier à Réallon, assemblée.
600 personnes présentes. Les piles de troncs sont étalées sur les pistes.

10 novembre : blocage à Réallon. Une personne est convoquée à la gendarmerie d’Embrun. Des personnes se réunissent l’après-midi pour la soutenir. Pas de suite.
Blocage du chantier de la 63000V à St Martin de Queyrières, une vingtaine de personnes.

11 Novembre : rassemblement à Puy Sanière : Pique-nique, discussion. No THT est écrit avec des pierres.

12 novembre : blocage à St Martin de Queyrières avec une quinzaine de personnes
-80 opposant-es se rendent au conseil municipal de L’Argentière

13 Novembre :des opposant-e-s se rendent au conseil municipal de Réotier (La commune de Réotier se fait payer une salle à 250000euros par RTE)

18 novembre : blocage du chantier à Puy ST Eusèbe une vingtaine de personnes.
Les personnes refusent de déclarer leur identité aux flics. Des troncs, des grosses pierres sont balancées sur les pistes. Les gendarme n’auront aucune identité et se vengeront en convoquant une personne qui sortait ses poubelles.

23 novembre : le Préfet interdit toutes les manifestations contre la THT. Des tracteurs de déboisements ont été sabotés dans la nuit du 18 au 19.

24 novembre :blocage du chantier à St clément sur Durance. Une cinquantaine de personnes. Une trentaine de gendarmes tentent des les contrôler. Refus collectif, les bloqu-eur-euse-s font bloc. Aucun contrôle. Le préfet Besnard accorde une rencontre le lendemain à la préfecture de Gap.

25 novembre : Le préfet annule le rendez-vous des machines ont été saboté pendant la nuit.

2 décembre : trois blocages de chantier ont lieu dans la vallée en même temps. À Puy Sanière, à St Clément, et à Chorges où les manifestants ralentissent l’arrivée d’un camion à béton (pour couler les fondations de pylônes). Des gendarmes casqués et avec des boucliers chargent et gaz. Une personne est interpellée puis relâchée.

7 décembre : un camion de la société Allamano qui construit des pistes pour le chantier a eu ses pneus crevés, ses vitres brisées à l’Argentière.

9 décembre : une soixantaine de personnes bloquent plusieurs heures sur la nationale un convoi de préfabriqués destinés à créer des bureaux pour Rte à l’aérodrome de St Crépin.
L’après-midi un chantier de déboisement est bloqué à Châteauroux les Alpes.

12 décembre : un rassemblement interdit par la préf’ réuni près de 200 personnes à Gap.

Compte-rendu du blocage à Chorges le 02/12/2015

« Nous nous retrouvons donc a entre 20 et 30 personnes a […]Chorges puis nous décollons vers le FEIN, nous garons nos voitures et le chantier est a environ 300 métres sur un chemin communal.
Aucun panneau de restriction sur le chemin et nous approchons du chantier bien délimité avec l’interdiction au public. deux pieds sont prêts a être coulés…
Nous visitons et 1/4 plus tard miloud [ de RTE] débarque avec les ouvriers, quelques mots sont échangés et miloud enregistre la conversation, quand des noms d’oiseaux sortent dela bouche des manifestants et il paraît trés véxé lorsque quelqu’un lui rappelle la triste réalité de sa nature profonde : un connard …

du coup son téléphone chauffe et il appelle au secours …

Un « petit » barrage de fortune symbolique pour bloquer les camions puis les gendarmes arrivent et se garent  un peu n’importe comment ! nous remontons vers le chantier et nous admirons avec envie la magnifique coupe de cheveux des gendarmes… miloud traverse le champ(privé) ambiance paris dakar en deux jour et sort tel un diable de sa boite son téléphone a la main et sur l’oreille (normalement il a plus de permis mais bon …les gendarmes n’ont pas une trés bonne vue ou je sais pas …)

Les gendarmes nous demandent qu’est ce qu’on fait et qu’est ce qu’on éspère : nous répondons que nous nous promenons et que nous esperons trouver des champignons !
Nous apprenons a notre grande surprise que la bétonnière arrive … ça sert a ça les repèrages …

Nous nous positionons a l’entrée du chemin, du coup les gendarmes sont obligés de pousser leur voitures car elles genent  mais nous on est bien garés lol !

Le chemin est trés raide et nous avancons difficelement de 20 cm tous les quart d’heure devant la bétonniére , nous sommes tous bléssés a cause d’une épidemie de polio subite … ca arrive ! tout est cool les ouvriers en profite pour piqueniquer, nous on chante ou on admire le convois militaire qui donne une certaine ambiance, le beton commence a se dissocier dans la betonnière donc le chauffeur accelère la toupie …

au bout de 1h30 2 h00 on a fait 20 mètres, tout le monde est calme sauf miloud qu’est en train de carboniser ces dernières neurones avec son téléphone.

on voit passer un gendarme avec un bouclier …

le commandant viens nous voir , c qui le chef ? heu …ben y’en a pas ! il tourne auprés de nous tous pour savoir ou est le chef (c’est le principe du flic quand y’a un truc qui le dépasse il va voir le chef) du coup il nous réunis tous et nous dis que le prefet en a marre et qu’il faut dégagé la route on tourne le dos a la bétonnière « oui ok on va y aller donc… » et soudain on nous pousse dans le dos, 7 flics bien équipés nous saute dessus, 7 a 8 manifestants font la chaine pour gagner le peu de temps pour que le beton soit foutu… coup de genoux dans le dos ,coup de bouclier

THT-Chorges

un premier gazage mais ils ont pas reculé donc ils ont du mal a s’en remettre les jeunes flics, aprés ils reculeront lors des autres gazages (ils apprenent vite mais faut leur expliquer longtemps)

un manifestant se fait tirer en arrière et trainé, avec un petit ecrasage de la main et quelques coups dans le dos…. deux autres sont jetés dans le ravins et se font engueuler par les flics « dégagez la route » re : « mais je suis déja dans le ravin ??… » : faut pas chercher des fois …!

pendant qu’ils poussent ils s’apercoivent que y’a quelque chose qui les gêne dans le sac d’une manifestante pour que les coups de genoux soit efficacent  alors ils vident le sac et trouve la bouteille d’eau qui gêne.

bref au bout de vingt minutes environ de resistance (a 1 contre 1, ils sont pas trés forts …) les manifestants sont gazés a mort, tout le monde a mal partout et du coup on rompt la chaine et on avance plus vite, on a déja pris cher !

un flic en profite pour pousser un d’entre nous dans le champs et un autre flic l’entraine a l’arrière de la betonnière , ils lui mettent la tête par terre avec un genoux sur le cou, un deuxième flic lui monte sur le dos et sort la matraque téléscopique pour taper sur le crâne alors qu’il est immobilisé ! , nous courrons vers le lieu en gueulant » hoo mais vous faites quoi la !?!?… le flic lache la matraque et lui passe les menottes.

il est emmené aux vehicules « ou l’emmenez vous ? … quel est le chef d’inculpation ? ….qui est l’officier charger de ca ? … qu’a t il fait ?  »

« on a pas a vous répondre etat d’urgence »

pour la petite histoire : le manifestant est placé a l’arrière sur le siège du milieu avec les menottes il demande si on peu lui mettre la ceinture au cas ou ils croisent les flics re ; « ta gueule connard » et le chauffeur plante un grand coup de frein : ils ont pas le sens de l’humour !

dislocation de la manifestation dégouttés mais les flics et les gars du chantier sont blancs et ont eue peur , y’a un ouvrier qui s’est barré en  avec sa glaciaire en disant qu’il en avait marre de se chantier de merde !en plein milieu de l’aprés midi ! je crois qu’on le reverra plus !

le béton a été coulé mais je crois que c’etait vraiment de la merde qu’ils ont coulés .

on a rien cassé et on a pas mis un coup !! tout le monde est choqué et
certain on decouvert la lacrymo, et la violence policière

Un pavé dans les rouages

Un texte de 2008 trouvé sur https://nantes.indymedia.org/

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Le sabotage, le grain de sable dans les rouages de la machine, l’opposition directe, physique, matérielle à une partie d’un dispositif.

En République, on a toujours le droit de s’indigner d’une situation intolérable : les rafles de sans-papiers, les exactions policières, les expulsions locatives, les gens qui dorment dehors, les conditions de détention, tout cela peut faire l’objet d’autant de tribunes dans les journaux ou d’appels citoyens sur Internet. La démocratie adore ceux qui se contentent de dénoncer : c’est à dire de parler et de ne rien faire. C’est même la marque de la démocratie, ce dont elle ne cesse de s’enorgueillir. On peut (presque) tout y dire. Mais que l’on commence à s’organiser pour s’opposer concrètement aux actes du pouvoir, et tout change. De citoyen, on devient délinquant, ou terroriste, selon les cas : de toute façon, la répression est là. C’est que tout acte qui n’est pas étroitement borné par les pratiques démocratiques et citoyennes est de fait illégal.

Qu’est-ce qui est effectivement permis, comme acte concret, par ce système qui fait pourtant de la « liberté » un de ses principes ? Faire la grève, à condition d’en avoir l’autorisation. Manifester, à condition d’en avoir l’autorisation. Et voter, bien entendu, c’est à dire faire semblant de faire un choix une fois de temps en temps; et éventuellement, s’engager comme militant dans un de ces partis au service des ambitions de quelques politiciens, ou investir sa bonne volonté dans une association humanitaire aux objectifs limités. Tout le reste, ou presque, est interdit.

La « liberté d’expression » elle-même n’est que théorique. On peut presque tout dire, certes : mais pas n’importe comment. Quand la parole devient presque un acte, quand elle commence à viser l’engagement direct dans la lutte et la rébellion, elle est suspecte et donc interdite. Il n’est pas autorisé, même si c’est souvent toléré, de distribuer des tracts sur la voie publique et encore moins d’afficher ce qu’on a soi-même écrit : et plus ces écrits pourront avoir des faits comme conséquences, et plus ils seront susceptibles d’être réprimés. C’est le cas, par exemple, quand un appel à la révolte devient une incitation à commettre un acte délictueux : quand une banderole « feu aux centre de rétention » déployée devant le centre de rétention du Mesnil-Amelot en août 2008 vaut à ses auteurs supposés d’être poursuivis parce qu’un feu a effectivement pris dans le centre durant la manifestation.

Ce qui est vraiment permis, c’est de publier légalement ses pensées, à condition d’avoir le fric ou les relations pour le faire. La liberté, dans le système capitaliste, est toujours conçue comme la liberté du riche.

Pourtant, on ne peut pas toujours se contenter de dénoncer. Viennent les moments ou la volonté d’intervenir concrètement pour entraver le fonctionnement du système s’impose, parce que se contenter de porter un jugement sans que jamais les paroles n’engagent à aucune action est intenable. Quand on s’est mobilisé pendant des mois, dans une école, pour empêcher l’expulsion d’un parent sans-papier, il est difficile d’assister à son arrestation sans tenter de l’empêcher. C’est là quelque chose de courant, d’ordinaire même, que ce ne soit pas seulement par l’expression de son opinion, mais par un engagement plus tangible que l’on manifeste réellement son opposition. Quand des gens se font arrêter et enfermer en centre de rétention, ces prisons qui ne disent pas leur nom, quand des gens meurent en garde à vue, en taule, sur des chantiers, alors, pour s’opposer à des décisions que l’on n’accepte plus, ont lieu des manifestations, des émeutes, des rassemblements, des grèves, des concerts devant les prisons, des distributions de tract, des sabotages… Toutes ces pratiques, fort diverses, ont un point en commun : elles visent à briser le fonctionnement de ces dispositifs d’exploitation, de répression, d’enfermement.

Mais agir ainsi, agir tout court, pourrait-on dire, en tout cas agir autrement que dans les règles consensuelles de la démocratie, mène très vite à l’illégalité. Ce ne sont pas seulement les destructions et les dégradations en tant que telles qui sont illégales. Par exemple, après les différents mouvements qui ont eu recours à l’arme du blocage (en 2003 contre la réforme des retraites, en 2005 contre la loi Fillon, en 2006 contre le CPE), une nouvelle disposition pénale est venue réprimer l’entrave à la circulation des trains.

Ce n’est pas pour autant que la légalité doit devenir un critère déterminant de l’action. L’illégalité n’est pas une idéologie pour ceux qui s’y livrent. L’action illégale n’est pas une fin en soi ou ce qui pourrait donner une valeur à l’acte. Il ne s’agit pas, par la « désobéissance civile », de prétendre remplacer une norme par une autre, d’opposer, à la légitimité officielle, une légitimité concurrente. En fait, c’est l’idée même de norme légale qu’il faudrait dépasser. Par la loi, telle qu’elle existe dans le système actuel, c’est l’interdit et la domination qui s’affirment, et rien d’autre.

Comme le rapport à la loi, il faut démystifier le rapport à la violence. La violence, dans le monde du capital, est partout : dans l’exploitation au travail, dans la vie quotidienne, dans la répression, dans l’idée même d’Etat. Elle est aussi dans la manière de s’opposer à lui, car à une force on ne peut qu’opposer une autre force, ou être réduits à rien. Renoncer par avance à toute violence, comme la position « pacifiste » l’affirme, c’est soit admettre d’emblée son impuissance, soit courir au massacre : et bien souvent les deux. Pas plus que l’illégalité, la violence n’est une fin en soi. La question est de savoir comment agir efficacement et comment se construit un rapport de force. Il n’y a pas une solution unique mais des expériences multiples, des histoires de solidarité, de résistance et d’attaque.

Parmi tous ces moyens, le sabotage, le grain de sable dans les rouages de la machine. C’est une opposition directe, physique, matérielle à une partie d’un dispositif. Il s’agit d’attaquer l’ensemble à la fois matériellement et pour ce qu’il représente politiquement. Il peut s’agir tout autant de mettre un sabot dans une chaîne de montage, de s’opposer physiquement à l’expulsion d’un sans-papiers dans un avion, de mettre du sucre dans le réservoir d’un engin de chantier, et de couper des câbles de relais TV. Ces actions trouvent leur sens par rapport à leur objectif et au contexte dans lequel elles prennent place.

Le sabotage peut être très diffus : au travail, à l’école, sur les chantiers, sur les voies de circulation. C’est la pièce intentionnellement mal usinée, c’est la marchandise rendue invendable par une dégradation, c’est l’alarme incendie intempestive et le chewing-gum dans la serrure… On a noté plus de 27 000 actes « de malveillance » sur les voies de chemin de fer au cours d’une seule année, s’il faut en croire le Figaro. Au-delà de leurs intentions, ces actes témoignent de la tension sociale et d’un esprit de résistance et de révolte face aux conditions qui nous sont faites.

Dans des moments d’opposition plus collective, qu’il s’agisse de mouvements sociaux ou de campagne contre tel ou tel aspect de la politique de l’Etat, le sabotage est un moyen d’action efficace pour arriver à ses objectifs. Il prend place dans l’histoire de la lutte des classes depuis ses origines. Les grèves, d’abord illégales, avaient pour effet de saboter la production. Plus récemment, dans nombre de mouvements sociaux le sabotage effectif ou la menace du sabotage ont été utilisés : pendant le mouvement des cheminots de novembre 2007, face à des fermetures d’usines dans la métallurgie, la chimie, etc…

Dans ces moments collectifs, c’est souvent un enjeu important que l’acte de sabotage soit assumé largement. C’est la politique du pouvoir que d’isoler les saboteurs et d’opposer leurs actes aux intentions des autres participants à la lutte : et c’est une force du mouvement que de se rapproprier ce qui parfois n’a été fait que par quelques uns, mais poursuit l’objectif commun.

Compte-rendu matinée du jeudi 18/11 aux Puys

Jeudi 18 novembre plus d’une vingtaine de personnes se sont retrouvées pour tenter de bloquer le chantier de déboisement dans les hauteurs de Puy St eusèbe.
Un groupe à ralenti la montée des pick-ups des ouvriers sur la piste en marchant tranquillement devant.
Plus haut des troncs coupés par les bucherons se sont malencontreusement retrouvés au milieu de la piste.

Des personnes ont fait s’arrêter les pick-ups. Un des responsables du chantier M. Miloude est venu. Il est de moins en moins bavard et semble quelque peu agacé par la situation. Cela à durer plus d’une heure. Deux gendarmes sont arrivés. Les personnes sont parties tranquillement. Les flics les ont pourchassés et leur ont demandés leurs cartes d’identité, ce que les personnes ont tout naturellement refusées et ont continuées leur promenade avec les deux bleus qui les collaient.

Des personnes ont réussies à bloquer une machine pendant trois-quart d’heure, un peu plus loin.
Les pistes étaient bloquées par des rondins et des pierres qui ont roulées un peu partout sur les accès….Fâcheux!
Ce qui a ralenti les 3 nouveaux véhicules des képis, qui se dirigeaient vers se nouveau blocage!

Tentons de bloquer le chantier partout! Soyons mobiles! La montagne est avec nous : le terrain nous est favorable!
Ne nous laissons pas ficher : moins de traces, moins de noms, moins de risques de procès!

Compte-rendu de la lutte -vendredi 30 octobre 2015.

Ce lundi matin nous étions une dizaine à nous rendre sur le chantier de la THT au-dessus de St-Apollinaire, pour empêcher le déboisement.

Sur le sentier d’accès, l’entrée du chantier est indiquée par un panneau peu explicatif…

Sur place on découvre deux machines à l’arrêt.

Le bûcheron présent nous indique qu’elles sont en panne suite à un sabotage ! Du sucre versé dans les réservoirs à gasoil et de liquide de refroidissement aurait endommagé le matériel. Ce n’est qu’après 1 à 2 heures de fonctionnement que les ouvriers ont constaté les dégâts!

Heureux de savoir que le chantier est mis en échec, nous décidons d ‘aller faire un tour dans la zone de travaux pour évaluer les coupes qui ont ravagé la pinède. On découvre l’arrêté préfectoral au milieu du chaos. Presque tout le bois est coupé sur ce tronçon, mais les arbres n’ont pas encore été évacués.

Sur le retour nous croisons le responsable RTE Miloud Chenef qui lance vers nous « »les responsables sont ici » » . Le patron de l’entreprise d’exploitation forestière Gandelli chargée des travaux de déboisement est également présent. Quelques mots distants s’échangent entre les deux camps.

Les gendarmes arrivés sur les lieux pour constater l’infraction veulent nous contrôler. On refuse et après discussion nous arrivons à partir sachant tout de même que les plaques de nos voitures sont relevées sur le parking. Un point de contrôle est déployé un peu plus bas sur la route, la plupart d’entre nous y échappe.

Nous partons avec la ferme détermination de poursuivre les blocages dès lundi matin !

Soyons nombreux et motivés !