Liberté pour tou-te-s, avec ou sans papier

APPEL DU COLLECTIF DE SOUTIEN A CAFE PLUMER

Plumer, notre voisin, notre ami, artiste gapençais, en France depuis 2009,
a été arrêté sur son lieu de travail et conduit en centre de rétention, en
vue d’une expulsion, hors du territoire français.

La symbolique et la méthode de cette arrestation témoigne d’un net
durcissement de l’État et de la préfecture des Hautes-Alpes.

Ce cas n’est pas isolé. Dans les Hautes-Alpes, des familles et enfants sont
aujourd’hui fragilisés et précarisés dans leur propre existence car menacés
d’expulsion.

Apportons notre soutien et manifestons notre indignation.
Refusons que cette situation devienne banale.

* RENDEZ-VOUS LE LUNDI 7 MARS A 18H DEVANT LA PREFECTURE*

Terrorisme d’Etat, toujours plus (sur la réforme pénale en cours de vote)

Repris du site http://cettesemaine.info/breves

Réforme pénale : les contrôles d’identité pourraient durer quatre heures
AFP, 03/03/2016 à 03:15
La mesure a été votée par les députés dans le cadre de la réforme pénale post-attentats.

L’Assemblée nationale a voté mercredi 2 mars la création d’une possible retenue administrative de 4 heures après un contrôle d’identité, le temps de vérifier la situation d’un individu dans le cadre de la lutte antiterroriste, à l’occasion de l’examen du projet de réforme pénale. Lors d’un contrôle ou d’une vérification d’identité, les forces de l’ordre pourront retenir une personne « lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement est lié à des activités à caractère terroriste », le temps de vérifier des fichiers de police ou d’interroger des services à l’origine d’un signalement de l’intéressé [c’est-à-dire par exemple tous les fichés S]. Cette retenue, sur place ou dans un local de police, ne pourra excéder quatre heures. Elle pourra éventuellement déboucher sur une garde à vue.

Le procureur de la République sera informé sans délai d’une telle retenue, il pourra y mettre fin à tout moment. En vertu d’un amendement socialiste, il devra donner son accord exprès au préalable pour la retenue d’un mineur. Face à des critiques venant principalement de députés à gauche sur cette mesure phare du projet de loi, examiné en première lecture, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a martelé qu’il s’agissait de pouvoir « prévenir le risque terroriste ».

Contrôle administratif pour des individus de retour du djihad

Les députés ont également approuvé la possibilité d’un contrôle administratif pour des individus de retour du jihad, contre lesquels il n’y aurait pas d’éléments suffisants pour justifier une mise en examen. Ils pourraient ainsi être assignés à résidence durant un mois, devoir signaler leurs déplacements ou encore déclarer leurs identifiants électroniques. « Dans le doute, nous ne pouvons laisser sans surveillance ces personnes, le temps de réunir d’éventuelles preuves contre elles pour saisir la justice », a fait valoir Bernard Cazeneuve, évoquant « 30/40 » cas actuellement. Une partie de la gauche s’est là aussi opposée à ce contrôle, traduit comme un « nouveau transfert » du judiciaire vers l’autorité administrative, tandis que les élus Les Républicains ont eux cherché à aller plus loin.


 

L’Assemblée vote un usage assoupli des armes
AFP, 02/03/2016 à 22:49

L’Assemblée nationale a voté, ce soir, l’assouplissement des règles d’usage des armes par les forces de l’ordre, dans le cadre du projet post-attentats de réforme pénale examiné en première lecture. A côté des cas de légitime défense, un nouveau régime d’irresponsabilité pénale doit bénéficier aux policiers, gendarmes, douaniers et militaires qui auront fait un usage de leur arme en cas « d’absolue nécessité » contre quelqu’un qui vient de commettre ou tenter de commettre un meurtre et qui s’apprête à recommencer.

Cette mesure clé du projet de loi de « lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement » vise « à sécuriser l’action des forces de l’ordre » lors du « périple meurtrier » de personnes, comme ce fut le cas lors des attentats de janvier et novembre 2015, a dit le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a promis des actions de formation et d’entraînement. Face aux critiques de certains à gauche, Bernard Cazeneuve a assuré que sa mesure était « loin d’un permis de tuer ». Elle ne s’appliquera pas par exemple à « un braqueur en fuite » qui a tué « par voie de conséquence de son action principale », c’est-à-dire son méfait.


 

Les autres mesures
Antiterrorisme : les grandes mesures de la réforme pénale
AFP, 18h13, le 01 mars 2016

Fouilles, rétention et perquisitions de nuit : des possibilités élargies

La réforme élargit la possibilité pour les policiers et gendarmes de fouiller bagages et véhicules, sous l’autorité du préfet et non plus du procureur, « aux abords des installations, d’établissements ou d’ouvrages sensibles ». En résumé, le texte donne la possibilité pour les officiers de police judiciaire de procéder également à l’inspection visuelle et à la fouille de bagages en plus des contrôles d’identité et de la visite des véhicules.

Elle permet aussi aux forces de l’ordre, lors d’un contrôle d’identité, de retenir une personne « lorsqu’il y a des raisons sérieuses de penser que son comportement est lié à des activités à caractère terroriste, le temps nécessaire à l’examen de sa situation ». Cette retenue ne pourra excéder quatre heures.

Les perquisitions de nuit, jusqu’alors réservées aux juges, pourront désormais être ordonnées dans les enquêtes préliminaires du parquet pour « prévenir un risque d’atteinte à la vie ou à l’intégrité physique ».

Interceptions : de nouvelles mesures d’investigation

Le texte donne au parquet et aux juges d’instruction l’accès à de nouvelles mesures d’investigation en matière de communication électronique. Les magistrats auront donc aussi accès à de nouvelles techniques comme les « ’Imsi-catcher’, qui interceptent les communications dans un périmètre donné en imitant le fonctionnement d’un relais téléphonique mobile ».

L’administration pénitentiaire pourra également avoir recours aux techniques utilisées par les services de renseignement, comme les micros et les caméras.

De la violence dans la lutte

« On l’a pas souhaité mais c’est la guerre » Mafia K’1Fry

Depuis peu la lutte contre la Très Haute Tension en Haute-Durance (Hautes-Alpes) est passée à une opposition concrète et active. tags, blocages, sabotages : la question de la violence est alors posée. C’est une problématique récurrente des actions collectives : quand les moyens légaux et démocratiques ont prouvé leurs limites, quels types d’actions proposer, comment s’organiser pour faire entendre ses idées et résister concrètement ? L’action directe, qu’elle qu ‘en soit son ampleur et sa radicalité (du pneu d’engin de chantier crevé à la séquestration du patron en passant par l’occupation, le blocage ou la simple campagne d’affichage en dehors des cadres prévus à cet effet) amène toujours une réaction de l’État qui défend ses intérêts et œuvre pour maintenir l’ordre. La répression s’applique à punir ces modes d’action illégaux, souvent en prétextant de leur violence. Toute infraction à la loi représente une forme de violence et la lutte devrait se cantonner au champ de la représentativité citoyenne. Il est évident que le propre même de la lutte et de l’action collective est de sortir de ce rayon d’action pour exister. Il s’agit donc de défendre ensemble des discours et des actes qui, loin de se circonscrire à la seule définition qu’en fera l’État, s’auto-définissent comme les moyens de résister ensemble. On ne discute pas avec son patron de la moralité de la grève, on ne peut pas convaincre RTE de la légitimité de bloquer ses chantiers, on impose, dans la limite de ses capacités, un état de fait qui ne s’adresse pas seulement à ceux que l’on combat mais aussi au reste de la société afin de porter son discours le plus loin et le plus fort possible.

L’État a le monopole légal de la violence.  L’État a la légitimité de matraquer, enfermer, tuer. La peine de mort est abolie et pourtant l’État tue toujours, que ce soit dans les quartiers, les manifs ou à travers les guerres menées à l’extérieur de ses frontières. La violence n’est jamais une fin en soi, elle est un moyen d’arriver à ses objectifs. Celle de L’État lui permet d’asseoir sa domination et de garantir la paix sociale. La société de classe est violente en elle-même : exploitation au travail , frontières et politiques migratoires, pauvreté, justice, guerres…

22/02/2014, Nantes

22/02/2014, Nantes

Lorsque l’on discute de la violence d’un acte, on n’apprécie pas son « degré de violence en soi » comme s’il existait une échelle répertoriant soigneusement et objectivement chaque comportement pour définir s’il est moralement acceptable. Non, on pose toujours la question de la légitimité de cette violence. La violence de l’État est légitime car elle est légale : celui qui décide des règles du jeu impose sa propre échelle de violence.

Cette violence, nous l’avons subie au cours de la lutte, portée par les gendarmes « du coin » avec leurs convocations, leurs interpellations ainsi que par le PSIG à Chorges avec matraques et gazeuse. En réponse à ce début de répression, un seul type de discours est apparu dans les médias : On a pu lire qu’ Avenir Haute Durance déclarait que les « dégradations nuisaient à leurs recours et qu’ils n’en étaient pas à l’origine » tandis que suite à l’événement de Chorges, le collectif NOTHT affirmait qu’il « ne répondrait pas à la violence par la violence ».
Les journalistes quant à eux, disent de Chorges que c’est : « une manif qui dégénère » et « des échauffourées ». Ces deux termes impliquent des échanges violents entre les deux parties alors qu’ils étaient malheureusement à l’initiative et à l’avantage des flics. Ils évoquent aussi la présence de « zadistes ». « Zadiste » est un vocable médiatique et policier pour dire « écolo-radical-violent », personne ne s’en revendique. « zadistes » comme « casseurs » sont toujours utilisés pour justifier les interventions des forces de l’ordre et pour créer, au sein des mouvements, une division entre « bons » et « mauvais » manifestants. Tenir cette position de la division entre ceux qui auraient des pratiques acceptables et les autres, les « fauteurs de trouble », c’est jouer le jeu du pouvoir et affaiblir le mouvement.

Zad, Automne 2012

Zad, Automne 2012

Ce que l’on a pu constater lors de la tentative d’expulsion de la ZAD de Notre Dame des Landes, c’est que les manifestations pacifiques alliées à l’affrontement direct avec les forces de l’ordre ont porté leurs fruits: l’opération répressive a échoué, la ZAD existe toujours ( pour l’instant) et une partie des travaux est suspendue en attendant le résultat des recours légaux.
La question n’est donc pas la légitimité de la violence mais l’efficacité des modes d’actions envisagés : comment faire pour agir ensemble, se coordonner avec des pratiques différentes pour parvenir à empêcher un projet.

Révolte de 2005

Révolte de 2005

Il est important, dans chaque lutte, de ne pas s’arrêter à ce que l’état réprime et juge violent ou illégal. Se dissocier d’actes « violents », c’est condamner d’avance les personnes qui en seront accusées et collaborer à la répression. Quel est l’intérêt de crier spontanément son innocence si ce n’est chercher la reconnaissance de L’État et le confort d’une place d’interlocuteur légitime. C’est sortir du terrain de la lutte pour entrer dans le rôle du partenaire social : celui de la cogestion.
Face à la répression médiatique ou policière, la solidarité c’est se réapproprier collectivement les discours, les actes et les pratiques qui constituent la lutte.

Lutter amène à remettre en question le processus démocratique et à affirmer sa volonté de dépasser les modes d’expression que nous concède la démocratie, aller au-delà du rôle du citoyen qu’elle veut nous voir tenir. Cette remise en question pousse à envisager de nouvelles problématiques au delà des enjeux de la construction de nouvelles lignes à très haute tension : la critique du monde qui produit ces lignes c’est-à-dire la critique de l’État et donc du capitalisme dont il défend les intérêts.

Pour que les lignes THT ne se construisent pas.

L’informatique : se défendre et attaquer version 3.0

Différentes versions sur : https://infokiosques.net/

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Cette brochure a été faite par désir de rassembler les connaissances théoriques et les outils pratiques actuellement les plus efficaces à nos yeux, pour utiliser l’informatique pour des activités sensibles, sans se faire avoir. Concrètement, ça implique d’être en mesure d’agir de manière anonyme, confidentielle et en laissant le moins de traces possible derrière nous. Sans ces précautions, inutile d’espérer déjouer longtemps la surveillance et la répression employées par les États et leurs classes dirigeantes pour continuer à exercer tranquillement leur domination.

Se réapproprier les outils informatiques, c’est comprendre pour mieux se défendre et… attaquer, mais c’est aussi se donner les moyens de pouvoir choisir en connaissance de cause, quand ne pas utiliser l’informatique.

Actualisé en juin 2015.

Communiqué face aux interdictions de manifester

Le collectif NoTHT05 s’étonne de l’interdiction totale de manifester et de se rassembler autour du projet de ligne très haute tension en Haute Durance et ce pendant les trois mois que doit durer l’état d’urgence.
Cette interdiction à fait l’objet d’une annonce préfectoral édictée par M. Pierre Besnard, préfet des Hautes Alpes, jeudi 19 novembre; soit le soir même de la votation de la prolongation de l’état d’urgence par l’assemblée nationale.
L’objectif affiché de la déclaration d’état d’urgence est de donner plus de pouvoir à la police et à l’exécutif pour lutter contre le terrorisme. L’utiliser pour interdire toute action en lien avec le mouvement contre la THT relève donc d’une grave dérive autoritaire. Ce projet est depuis ses débuts une parodie de démocratie où l’avis des habitants de la vallée n’a jamais été respecté. L’état d’urgence va t-il servir à écraser toute velléité de contestation? Aujourd’hui c’est le mouvement NoTHT qui est muselé et criminalisé. Demain, à qui le tour?

Cette dérive et l’instrumentalisation des événements tragiques du 13 novembre était malheureusement à craindre. Comment peut-on défendre les valeurs de la république en les piétinant?

Notre opposition au projet de ligne à Très Haute Tension est légitime, déterminée et totale. Nous réitérons notre demande d’arrêt immédiat des travaux en cours. Les actions continuent, la THT ne passera pas!

Lignes à très haute tension : la manifestation des opposants à Gap interdite par le préfet

Citation

Un article tiré de le media05.com

 

Le préfet des Hautes-Alpes, Pierre Besnard, a signé un arrêté interdisant la manifestation des opposants au projet de lignes à haute et très haute tension, prévue ce mercredi 25 novembre à Gap. Le collectif des Puys, le collectif No-THT et l’association Avenir Haute-Durance souhaitaient interpeller le préfet afin de lui demander la suspension des travaux en attendant l’issue des recours engagés devant le tribunal administratif de Marseille et le Conseil d’Etat. Lors d’une réunion sur l’état d’urgence, M. Besnard avait prévenu qu’il interdirait les manifestations des opposants au projet Haute-Durance à la suite de dégradations commises sur des engins de déboisement à Puy-Saint-Eusèbe.

Dans cet arrêté, qui a été rendu public par la préfecture ce lundi après-midi, le préfet revient sur les actions non autorisées des opposants organisées depuis un mois sur les chantiers de déboisement en particulier. Trois manifestations non déclarées ont été organisées, les travaux ont été perturbés à plusieurs reprises (véhicules en travers de l’accès au chantier, troncs d’arbres déposés sur une voie d’accès…) et des dégradations ont été commises par deux fois (sucre dans les réservoirs d’huile d’engins de déboisement, dégradations sur deux tracteurs THT sur lesquels ont par ailleurs été peintes les inscriptions « RTE dégage, THT collabo ».

En cas de maintien de la manifestation à Gap, les organisateurs s’exposent à une sanction pénale, et les participants à une contravention.

Quand le harcèlement policier t’emmène en prison

Trouvé sur le site du Daubé.

Mercredi 15 avril 2015

Briançon: rixe avec des policiers, prison ferme pour un seul prévenu

On s’est déjà fait contrôler d’autres jours et ça ne s’est jamais passé comme ça », remarque un des quatre prévenus, jugés en comparution immédiate, hier, devant le tribunal correctionnel de Gap, pour outrage, rébellion et violences. Un contrôle qui cette fois a dégénéré et qui a mené deux policiers briançonnais à l’hôpital, dimanche 12 avril. Dans la salle d’audience, l’un des deux fonctionnaires arbore une minerve, le second s’aide d’une béquille pour se déplacer. Face à eux, les quatre auteurs présumés des faits sont alignés dans le box des accusés. Leur visage juvénile trahit leur âge (18 à 20 ans), tout comme « leur impulsivité », relevée par le procureur de la République, Raphaël Balland, en préambule de ses réquisitions. Prise de parole sans y être invité, doigt levé pour réagir aux propos rapportés. S’ils « reconnaissent à 80 % les faits », les jeunes Briançonnais ne veulent plier. Ils sont victimes, selon eux, de contrôles intempestifs.
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Une interpellation qui tourne court

Leur présence dans cette impasse, située derrière la MJC de Briançon et voisine de l’école, lieu où se sont déroulés les faits, avait déjà fait l’objet de plusieurs inquiétudes… Nuisances sonores, jets de mégots… Les directeurs de l’école et de la MJC cherchaient même une solution pour occuper “ces anciens élèves”. Jusqu’alors, selon plusieurs témoignages, ils s’étaient toujours montrés polis. Jusqu’à ce dimanche après-midi où les policiers reçoivent un appel pour un rodéo de scooter, dans l’impasse en question. « Au début, l’intervention était courtoise, assure le brigadier-chef, une des deux victimes. Ils ont rattrapé le chien, baissé la musique. » Puis, une voiture rouge s’engage dans la rue en prenant le sens interdit. Les policiers décident de contrôler le conducteur qui descend, énervé. Le ton monte. « Il a dit “Vous commencez à casser les couilles de venir nous contrôler tous les jours”, rapporte le brigadier-chef. Et il a commencé à faire des doigts d’honneur aux CRS qui étaient à la fenêtre de leur bâtiment. J’ai finalement pris la décision de l’interpeller pour outrage. » Une interpellation qui tourne court. Le jeune homme se débat. Le policier prend un premier coup au visage, tombe au sol avant d’être de nouveau frappé. Il désigne plusieurs auteurs dont le principal, Christophe Boyer. Seulement, à la barre, ce dernier affirme qu’il n’y a que lui. « Les autres n’ont rien fait. » Une solidarité à toute épreuve, une « loyauté de voyou », assure M. le procureur lors de ses réquisitions, lequel s’interroge encore quant à la culpabilité des deux autres dans les coups portés aux deux policiers. Lors de son intervention, le second a pris un violent coup de pied dans le tibia.

Christophe Boyer est finalement embarqué au poste, cet après-midi-là. Il sera rejoint plus tard par ses trois autres camarades, accusés d’avoir jeté des pierres aux CRS, venus en renfort dans l’impasse. En garde à vue, deux des quatre jeunes Briançonnais, visiblement excédés, s’en prennent à leur geôle et arrachent le montant de la fenêtre.

« La tempe n’est pas loin du nez, ça aurait pu être plus grave »

Pour l’avocat de la partie civile, Me Philip, « les faits sont inadmissibles. On doit respecter les policiers même si on n’est pas en accord avec eux. »

De son côté, le procureur de la République s’inquiète de « voir qu’on en vienne, dans une ville comme Briançon, à péter le nez d’un policier […] La tempe n’est pas loin du nez, ça aurait pu être plus grave ». « Il faut que vous réfléchissiez à ce que vous venez de faire », demande le représentant du ministère public aux quatre prévenus.

Mais l’un des conseils de la défense, Me Martin, souligne des potentiels dysfonctionnements lors de l’enquête : « Je pense simplement qu’il y a un fond de vérité dans ce que disent ces jeunes. » Notamment sur le fait que « les policiers victimes sont entendus par leur collègue. Il y a forcément une subjectivité ».

Après plus de trois heures d’audience et une demi-heure de délibération, le tribunal a rendu sa décision. Christophe Boyer est condamné à six mois de prison dont trois avec sursis. Il a été écroué dans la foulée. Le conducteur de la voiture écope de six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Tandis que les deux autres sont condamnés à six mois de prison avec sursis, assortis de 210 heures de travaux d’intérêt général.